Programme from 30 Sep. to 4 Oct. 1923



Booklet

Bron: FelixArchief nr. 1968#551

This text has been generated automatically on the basis of scanned pages, using OCR software. Because of the historical typefaces used in the programme booklets, the output is not flawless.

Show the facsimiles of this programme booklet



Les siege* à barre

id ni charmèneJ

Fabrique de Sièges Basculants

et Strapontins pour salies de spectacles

cSpécialité de Tauteuils Clubs, Tixes et ‘Basculants. Qrartd choix de modèles de luxe et ordinaires. (Sièges pour ‘Bars, Tavernes, Tea-Toom.::: :::

production mensuelle 20.000

Tauteuils >__. Snoot du catalogue

** sur demande se.

“FIBROCIT” 87, av. Besme, Forest

Téléphone: Adresse télégraphique :

LE SECRET DE L’AVENIR scientifiquement

par A NADHYR, astrologue. Envoyez-lui, à titre d'essai votre nom et adresse. Vous recevrez gratuitement votre horoscope. Renseignements nécessaires: lieu, heure, date de naissance. Joindre 1 fr. (fr. 1.50 pr l'étranger): A. Nadhyr, ll, r. d'Ulm, Paris (5*)

ÉTABLISSEMENTS SAINT-SAUVEUR

Montagne-oux-Herbes-Potagères, BRUXELLES

BAINS

les plus luxueux, les plus confortables. Bains chauds, Bains de natation. Bains

turcs, Bains russes, Bains de lumière, Douches, Massage, Salon de coiffure pour Messieurs et Darnes, Pédicure, Manucure, etc.

RflIUI IMP pistes américaines réglemen-DU TT U "U taires.Thé dansant. Bar américain. Orchestre de premier ordre.

PALAIS OE U DANSE JfffSTiSM

Bruxelles. Deux grands orchestres.

Achille GEYZEN

178, RUE ROYALE, BRUXELLES

Téléphone B 98.04 — Télégrammes: Geyzella-Bruxelles

Succursale: 13, RUE DE JESUS, ANVERS::

AGENT GENERAL POUR LA BELGIQUE DU CÉLÈBRE PIANO

"August Förster,,

THE AUTOPIANO Kästner & C° L“

MONTÉ EN MÉTAL

TOUJOURS en MAGASIN - 20.000 ROULEAUX -DE 65 ET 88 NOTES

La gracieuse et Jolie et talen-, tueuse étoile française, dont deux jolis portraits illustrent nos pages, a bien voulu, à notre demande, se pencher un instant sur le davier, et taper spécialement pour les lecteurs de *Ciné Revue, les lignes qui retracent brièvement sa carrière au théâtre et à l'écran:

Elève du conservatoire, classe Leitner, j’obtiens un second prix en 1912, je donne ma démission l’année suivante, je suis, alors, engagée à la Renaissance.

Mais j’ai en moi, enraciné, vivace, l'amour des voyages, et à cette époque, en rêve, bien en -tendu, je traverse les mers, franchis les espaces; avec de l’imagination, comme tout semble facile; mais mon destin me guettait dans l’ombre et se présente à moi, sous l’aspect cordial et charmant d’Emile Chautard, « Allons,

Renée, laissez-vous tenter, un beau rôle, un beau voyage à la côte d'azur » et le tentateur énumérait « Nice, Cannes, Menton », les noms magiques chantaient à mes oreilles, je révais toute éveillée, je rêvais de soleil, de lumière, et le ciel brumeux, me semblait plus brumeux encore;

alors, sans un regret, j’abandonnai le plateau poussiéreux, et je partis! D’avoir passionnément rêvé à ce pays, de l’avoir à ce point désiré, dirais-je qu’il en fût moins aimé, lorsque je le vis en toute réalité? Non, car mes sensations furent multiples et sur l’instant inanalysables; sachez seulement que ce voyage eût une grande influence sur mon avenir, car dès ce jour, je quittai tout à fait le théâtre, pour me consacrer entièrement au cinématographe, je fis d’autres voyages, admirables, et ces voyages, en compagnie de camarades exquis, dans une atmosphère amicale de travail et de foi, resteront pour moi, des souvenirs d’instants très doux, très précieux, et qui deviennent, hélas, de plus en plus rares. J'ai filmé, avec Chautad, L'Apprentie, L'Homme de Proie, Le Chiffonnier de Paris, Mathilde, etc., etc. Avec Liabel, Josette ma Femme, L'Idée de Françoise, Le Cachet Rouge, Jack, L’Ame d'un Foil... dernièrement L'Ile sans Amour, et avec Le Prince, To be, or not to be. J’ai, cru, dès mes débuts, au merveilleux avenir du film, ses

*« IN V—) i r \ d. V CUC. I ICC. Illlilil

RENÉE SYLVAIRE

N° 27 — 1923

Çvryé - Qcmug

OrxjctTVjG c-fltcùJ (télexe de ( eut

Éditeur J. MEUWISSBN, 10-12. rue Charles de Coster. D’uxetlea Téléphone; 316 78 Compte chèque* postaux: 96 332 hebdomadaire illustre paraissant ta oendredi L Abonnement annuel: 25 francs


•WWSVrV

ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA

Samson et Dalii;»

Gilberte Surine, cantatrice célèbre, doit créer le ôle de Dalila. Elle veut, auparavant, connaître ’histoire de son héroïne, s’imprégner de l atmos-

PROGRAMME DU 30 SEPT AU 4 OCTOBRE

phèro biblique. Elle va l’érudit rabbin Eléazar. elle l’aventure d’amour vage de Dalila, son rapt lins, sa rencontre avec vaut le géanl indompté gié sur une inaccessible nuit, dans la ville pour

consulter un vieil ami, Le savant évoque pour ancienne: l’enfance sau-par le Prince des Philis-Samson, sa stupeur decelui-ci, qui s’est réfu-montagne, descend, une y enlever Dalila, maîtresse du tyran ennemi.; il réussit dans sa folle entreprise. Ils s’aiment, loin de tous, dans la solitude. Mais la créature perfide a gardé le regret du pouvoir. Trois fois, elle cherche à surprendre le secret de la force de Samson. Trois fois, il évite le piège tendu par la femme étrangère. Puis volontairement, il se livre; il lui dit son secret. Elle I endort. lui rase les cheveux... il est pris! On lui crève les yeux, il tourne la meule. Afin de célébrer son triomphe et pour plaire à Dalila reconquise, le Prince des Philistins donne une fête. On y amène Samson aveuglé. Celui-ci, dans une .

L’Italienne à Alger....Rossini

Ouverture

Une leçon de boxe

par KID LEWIS

La Princesse Jaune....

Ouverture

Poils et Plumes

Comédie

C. St. Saëns

Le . Freischutz”

Air de i’Opéra

courte prière, invoque Dieu qu’il a offensé. Sa force antique lui est rendue tout à coup. 11 étreint les colonnes du Temple qui s’écroule sur la maîtresse infidèle et sur ses ennemis confondus...

Gilberte Savine a compris. Elle saura jouer Dalila. Elle remercie le rabbin et s’en va. A la répétition du théâtre, elle ne trouve pas Prestoni, son habituel partenaire. Celui-ci souffrant, s’est excusé. Un jeune ténor inconnu le remplace. La Primadonna n’en veut pas! Elle chantera avec Samson de son choix ou refusera de chanter. Tout s’incline devant son caprice. Prestoni se ravise, en effet. Le soir de la première, Gilberte est acclamée par des ovations. Un de ses admirateurs enthousiastes, le Prince André Andreïevitch vient la saluer dans sa loge. Il risque une déclaration, qu’elle repousse. Ce même Prince, la minute d’après, est guetté par un complot anarchiste. Une halle, tirée sur lui, l’effleure et provoque dails la salle une panique. Gilberte s’intéresse an blessé.

Elle .se rend sur le yacht après le spectacle. Mais elle y trouve le Prince tout seul. Les convives annoncés restent invisibles. De plus, le yacht soudain lève l’ancre, appareille vers la haute mer.

Mais un incident se produit. On a capturé un inconnu dans la soute du navire, il s’est embarque secrètement, on ne sait avec quel dessein. I.e .* ij Prince l’interroge. Il se tait. On va le jeter à la IJ mer. Un matelot révèle alors que ce mystérieux •- étranger était porteur d’une machine infernale. Gilberte, restée seule avec lui. elle-même éper due, voulant vivre, tente de séduire rrf ha urne C’est, entre elle et lui. le rappel de la tragédie théâtrale: elle joue Dalila pour de hou, el cher-ehe à saisir un secret... Elle rroil % arriver et *'• échoue. L’inconnu la domine malgré elle. C’est volontairement qu’à la fin, sensible tout de même t*. à son charme, il lui révèle la vérité toul entière: v il est le ténor qu’elle a dédaignée!

et DALILA

C. M. V. Weber

Melle J. Lauwers

Interprété par MARIA CORDA et GALAOR

adaptation musicale spéciale pour chant et grand orchestre de l’oeuvre de C- St. Saëns avec le conq > de Melle J. LAUWERS de l’Opéra Royal Flamand

PROGRAMMA van 30 SEPT tot 4 OCTOBER

De Italiaansche te Algiers .... Rossini

Openingstuk

Zene boksles

door KID LEWIS

La Princesse Jaune....Ç. St. Saëns

Openingshik

Haar en Pluimen

Tooneelspel

De „Vrijschutter”

Aria uit h et Zangspel

Melle

V. Weber J Lauwers

Vertolkt door V

MARIA CORDA en GALAOR Y

bijzondere muziekaanpassing van het werk van C Saëns voor zang en groot orkest met de mede-,w,ing van Mej. J. LAUWERS van de Koirnklijke

Vlaamsche Opera

Semaine prochaine le film sensationnel

LA OHME DE MONSOREAU

ipres l’œuvre d,\ LEXANDRE DUMAS

et interprété par Mme Geneviève Félix

Samson en Dalila

Om de roi van Dalila, die zij voor liet eerst vertolken moet, zoo getrouw mogelijk in te leven gaat Gilberte Savine. een beroemde opera-zangeres, lot een rabbijn die haar de bijbelsche vertelling van Samson voortoovert:

Dalila s onstuimige jeugd, haar schaking door de Filistijnen, haar. ontmoeting met Samson wiens reuzenkracht haar verbluft en aantrekt terwijl hij niet huigen wil voor den overwinnaar; haar ontvoering door Samson, hun wilde liefde, haar driemaal herhaalde list, de veropenbaring van hel geheim zijner wondermacht, het laffe verraad, en Samson’s lijden en geweldige wraak...

Zij gaat heelemaal op in de uitbeelding dier eeuwige vrouwenfiguur en bij de voorstelling behaalt zij een overweldigenden bijval. Tijdens diezelfde voorstelling echter heefl een aanslag plaats op het leven van Grootvorst Andrej, een vurige aanbidder van Gilberte. De aanslag mis-lukt, de grootvorst weel zich terstond te herstellen en noodigt de zangeres uit; na de vertooning, zijn gast te willen zijn aan boord van zijn yacht, waar zij dan ook met groots eerbewijzen wordt Ontvangen. Spoedig blijkt haar echter dat het vacht de haven verlaten heeft, en in volle zee stoomt. Zij verneemt van den prins dat het een opgezette ontvoering is: men zal niet naar land terugkeeren vooraleer zij hem belofte doet hem toe te behoor en...

’s Nachts sluipt, een donkere gestalte over het dek, die de reddingsboóten losmaakt en Ie water laat. De geheimzinnige man wordt gevat en cynisch bekent de vreemde dat hij een heische machine aan boord heelt weggestopt, maar nooit bekennen zal waar deze zich bevindt.

Rinnen enkele uren zal het schip in de lucht vliegen, «aar nu de radelooze angst zich van allen meester maakt, ook van Gilberte. In den óppersten nood zal zij trachten dien man te verleiden, zij wordt Dalila in de werkelijkheid en het antieke treurspel herhaalt zich tusschen beiden: zij wil hem zijn geheim ontrukken, doch gelukt er niet in. Die vreemde man beheerscht allen en alles... lot, vrijwillig maar toch onder de bekoring barer oogen, hij de waarheid openbaart... Ten slotte blijkt alzoo dat de geheimzinnige man niet zoo gevaarlijk is als hij zich voordeed, het was een jonge zanger die cens door Gilberte was beleedigd, wijl zij niet met hem wou optreden en die haar thans had willen dwingen met hem Samson en Dalila te spelen. Haar trots is gebroken en de lippen die zij bood om zich Ie redden zal zij nu bieden om haar plots ontwaakte lieïcle te bezegelen.

De Grootvorst die zijn spel heeft verloren, tracht zoo goed mogelijk zijn figuur te redden en beveelt: cc Kapitein, met volle stoom terug... want... niemand is zeker van zijn leven, zoolang tooneel-spelers aan boord zijn! »

Imprimerie du Centre

Rempart Kipdorp. Anvers


HABILLEZ

VOS

ENFANTS

BRITANNIA

17, Longue me d’Argile

Maison BERTHY

106, rue de l’Eglise, 106

FO U RR UFtES

Arrangements — Réparations Conservation de fourrures Prix avantageux — Travail soigné

La Fourniture Générale

12, rue Van Ertborn Tél. 2921 ANVERS Tel. 2921

Agence pour la Province d’Anvers du Vrai "FERODO"

Agence pour Anvers des Roulements à billes S. K. F.

Agence générale pour la Belgique du Diamond et Noble's Polish

La seule maison de la place fournissant aux garages aux prix de gros

PHOTOGRAVEURS

DESSINATEURS

CLICHE 1

J* P»OU B

M CATALOGUES T RECLAMES Ä ILLUSTRATIONS

111 EXECUTION

Champ Vleminekx.,6 ANVERS snsnsawviisu TÉLÉPM'92O0

H5HSaSa5asa5HSH5E5üHSHSaSHSasaSH5HSHS

OUVRAGES DE DAMES K

OUVRAGES DESSINÉS

LAINES, SOIES, COTONS, COUVRE-LITS. NAPPES, STORES, BONNETTERIE A LA MAIN, DENTELLES, JUMPERS

MAISON EMMA

Il 4XDWERKEX

WOL, ZIJDE. KATOEN. BEDSPREIEN, TAFEL-KLEEDEREN, STORES, KANTEN, HANDBREIGOED,

[}j JUMPERS

S Anvers, Rue Vondelstraat, 15, Antwerpen

(GARNITURES

POUR

Fumoirs, Salons, Boudoirs Chambres à coucher V erandah Fauteuils - Club

11, Longue rue du Vanneau

(près du parc)

uiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!

MEUBLES

= Les plus grands Magasins en Belgique I

9 Longue rue des Claires 9

(près Meir) =j

Grand choix de garnitures. 200 salles à manger, § I chambres à coucher, salons, cuisines, verandah’s, | I bureaux, literies, chaises-longues, etc. etc. |

Maison Américaine

1 Meilleur marché qu’aillems

I Ouvert tous les jours jusqu’à 8 h. r. |

Magasin fermé |

|| Autos pour Cérémonies. Mariages, Baptêmes et Fêtes

Garage J & H. DEHU

Téléphone 3107

42, Canal des Brasseurs - ANVERS

VOYAGES A L’ETRANGER - EXCURSIONS PRIX A FORFAIT

cie;to I <ƒ

{TEM STR A AT

BRODERIES

DESSINS MODERNES

PER.LAGES, BOUTONS, POINTSCLAIRS. PLISSAGE

Um RYCKAERT

RUE RUBENS, 17, ANVERS

TRAVAIL SOIGNE ET RAPIDE

.. EAIGELSCH HOEDEDIMAGA ZIJN..

VONDELSTR., 19

CAUS

(nabij St. Jansplaats)

De laatste nieuwigheden in Vilten Hoeden

üine Ieus Ziei EalaS2


4 promesses sont illimitées; langage universel, il est un futur empreint d’espérances, un merveilleux livre d’images, tantôt gaies, tantôt profondes, où chaque peuple ajoutera les siennes, et peut-être plus tard, sera-t-il un bienveillant témoin des efforts similaires des Hommes, un puissant réconciliateur.

Ne me trouvez pas trop optimiste, on ne prête qu’aux riches, hélas 1 Et les hommes de demain sauront bien faire reridre au film, ce que nous lui aurons prêté.

Je compte bientôt faire de la mise en scène, je trouve cette dernière si passionnante, si diverse, si large; quand, libéré des liens étroits qui l'enserrent (censure, capitaux follement gaspillés, etc., etc.), le metteur en scène pourra avec enthousiasme rendre hommage aux vérités profondément humaines, que de pages émouvantes viendront, lentement -.,s’ajouter à l’immense livre infini.

Pardonnez cette trop longue lettre, la vie de l’artiste au studio, est faite de labeur, aussi de rêves, et je viens de vous énumérer quelques-uns des miens; elle est tissée de rires, mais aussi de découragements, elle est variée, multiforme... terriblement instable, mais c'est pour cela, sans doute, qu’elle garde à nos yeux tout son prix, et que nous y sommes si profondément attachés. Renée SYLVAIRE.

Nouvelles cinématographiques

AMÉRIQUE.

L'activité aux Pick ford-Fairbanks-Studios. — Les Studios Pickford-Pairbanks montrent en ce moment une extrême activité. Tandis que Douglas travaille à son Voleur de Bagdad, où il cherche à surpasser Robin des Bois, la Compagnie Jack Pickford prend des extérieurs dans la campagne

pour la Vallée du Loup, film qui sera distribué la saison prochaine par United Artists.

La liste des salaires des figurants porte plus d’un millier de noms.

, * * Une performance. — Une organisation d ’ actuatités -cinématographiques américaine a réalisé cette remarquable performance de présenter dans les cinémas de New-York, Boston et Philadelphie un résumé filmé de la carrière du Président H a r d i n g douze heures à peine après la mort de ce dernier.

Ceux qui se consolent! —* On a déjà rapporté l’influence heureuse Au cinéma sur les ventes en librairie. C’est ainsi que Les Trois Mousquetaires, Les Misérables, Le Comte de Monte-Chris to et David Copperfield figurent en tête des livres les plus lus aux Etats-Unis . Les Américains en prennent d'ailleurs aisément leur parti. L'un deux n’a-t-il pas écrit, avec conviction, que si Les Trois Mousquetaires tiennent la première place, c'est plus à l’art (?) de Douglas Fairbanks qu’ils le doivent, qu’( Alexandre Dumas! RUSSIE.

*% Dernier refuge. — Par un sort assez normal, les écrans soviétiques passent des films de basse classe d'origines les plus hétéroclites et qui ont subi, avant d’échouer là, un accueil assez frais un peu partout. Le paradis russe est le dernier refuge des films persécutés!

FRANCE.

Hebdo-Film rapporte qu'un nouveau consortium vient de se fonder pour la prise de vues — et peut-être l'édition de films historiques. Le premier de ces films ne serait pas présenté avant 1924. Antoine serait le directeur artistique de cette nouvelle firme, constituée au capital de cinq millions de francs, dont 1.100.000 fr., fournis par une subvention gouvernementale. Antoine ne tournerait pas de films.

Jules Raucourt (Henry de Santorys) et Suzanne Talba dans une scène de Frou-Frou.

Qooooooo o ooooooooooooeoy oooooooocooooooo oo oooooc o o oaocoooooooooooooo ooooo ooooo ooo o ooooooooo o oooo ooo ooooooooooooooo o oooooooooQ

I Une enquête sur la crise du film français |

Qoo ooooo ooo cooooooooooooooooo oooooooooooooeoooooooooooooooo ôo oooo ()

Nous nous sommes fait l’écho, récemment, du cri d’alarme lancé par Antoine, le célèbre metteur en scène français, qui avait déclaré, au cours d’une intervieuw, que par la fraude des mercantis, aidés des mauvais auteurs, et des acteurs médiocres, le. cinéma était tombé, cés dernières années, aussi bas que possible. Nous nous sommes fait l'écho des protestations que cette diatribe avait soulevée et dont le concert n'est pas éteint. Nous avons montré enfin que malgré les gros mots dont le fondateur du Théâtre Libre a l’habitude de se servir, ses critiques ne manquent pas de fondements. Elles s’adressaient, on se le rappelle, à la tenue morale et artistique du film, du film français en particulier. Or, la valeur d’un film considéré sous cet angle est étroitement dépendante de sa situation financière. C’est pourquoi l’enquête sur le cinéma, menée, par M. Lucien Wahl dans la revue La Renaissance, complète et appuyé, sans que son auteur s'en soit douté, les considérations d’Antoine. Nous en dirons donc quelques mots, d'autant que rien de ce qui intéresse le film français ne pouvant être étranger à une revue cinématographique belge d'expression française.

M. Lucien Wahl a demandé, notamment, aux éditeurs, aux auteurs, à toutes les personnalités de l’écran, quelle était la situation actuelle du septième art en France. Les réponses sont désolantes. La crise du cinéma, qui a commencé ses ravages il y a quelque deux ou trois ans, confine aujourd’hui au désastre. Sous une production abondante (on parle même de surproduction) une grande misère se cache à peine. Le bilan de plusieurs éditeurs, et non des moindres, se clôture en perle. C’est miracle s’ils peuvent « tenir le coup ». Quant aux propriétaires dé salles, écrasés par les taxes et les frais généraux toujours plus élevés (comme en Belgique) ils auraient, depuis longtemps, glissé la clé sous la porte, s’ils n'avaient foi, malgré tout, dans une industrie promise, si on le voulait bien, au plus grand avenir. Quelles sont les causes de cette détresse que l’on veut continuer à croire passagère?

M. Charles Pathé, dont la compétence en ces matières ne peut faire de doute, les voit dans la concurrence étrangère.

«Notre production, dit-il, est et sera toujours handicapée contre la production des grands pays, comme l'Amérique ou l’Allemagne, et plus tard la Russie, du fait de la disproportion des marchés nationaux respectifs, qui assurent ou assureront

aux producteurs des pays précités des rendements que les nôtres ne pourront jamais espérer. »

Rien de plus exact, et nous touchons là le nœud du problème. Grâce aux vingt-cinq mille salles, aux vingt-cinq mille clients qu'ils trouvent sur leur propre territoire, sans compter le Canada et les républiques du Sud, les producteurs américains, par exemple, peuvent amortir les frais de leurs films avant de les offrir à la clientèle européenne. Cette clientèle, c’est bénéfice net. Et l’on peut rogner sur

Jacques de Baroncelli, dont on lira au cours de cet article, l’opinion concernant les moyens de palier à la crise dü cinéma français.

un bénéfice, tandis qu’on ne peut rogner sur l’amortissement d'une affaire. Les producteurs français, par contre, ne disposent, en France, que de deux mille salles, qui ne suffisent pas à faire les frais. Dès lors, la concurrence devient pour eux impossible. Le film français coûte toujours plus cher que l'américain. Battue par ce dernier sur son propre territoire, que devient la France dans les pays à change déprécié, qui sont la majorité en Europe?

Etant données ces conjonctures désavantageuses, le film français se. défend-il, au moins, comme il peut? Plusieurs spécialistes de l’écran nè le croient pas.

MICHEL MATTHYS — pianos feurich, ronisch, geyer

16, Rue de Stassart, BRUXELLES Téléphone: 153.92 et BU LOW


M. Canudo, le romancier de la Ville sans chef, le poète du Chant du Vardar, qui est aussi, en France, un critique cinématographique éminent, qui a fait beaucoup pour l’éducation du public, M. Canudo accuse les mauvaises lois (entendez: les taxes) gouvernementales, qui étouffent le cinéma, l'ignorance et l'avidité des entrepreneurs, qui décou« ragent le public, dont on méconnaît les goûts, l’incompétence de la presse, et les mille et une combinaisons à petits capitaux, qui prennent la place qui devrait revenir aux grandes entreprises vigoureuses et saines.

Enfin, M. Jacques de Baroncelli croit que le programme hebdomadaire ne se justifie nullement, qu’il faudrait ne donner que de bons films, mais les donner jusqu’à épuisement, sans se soucier du sempiternel changement de spectacle.

Nous avons déjà émis cette opinion, lorsque nous avons parlé de la « Comédie Française du Film », qui serait réservée aux œuvres de choix et remplirait auprès du public le rôle que joue en France la Comédie Française—tout court.

Voilà les avis du producteur, du critique et du metteur en scène. Dans le fond, ces avis concordent. Ils sont tous trois parfaitement pessimistes.

Une foule de mesures sont suggérées pour sauver le film français. Il faudrait, dit M. Pathé, créer une organisation financière puissante, qui installerait le ciné dans les milliers de communes, de 800 à 1000 habitants, qui en sont encore dépourvues. Il faudrait, ajoute M. Henri Rainalde, créer une société d’expansion, qui installerait des comptoirs du film à l’étranger. Il faudrait — et là-dessus tout le monde est d’accord — provoquer la confiance qui fait la dépense. Toutes ces mesures sont excellentes. Leur application concerne, du reste, très particulièrement nos voisins du Sud.-

Notre point de vue, en Belgique, où nous ne sommes guère producteurs pour l’instant, est le point de vue du public.

Nous demandons au film français de se défendre et de triompher par la qualité. Le génie français, servi par le talent français, dans le paysage français, possède assez de ressources pour marquer la moindre de ses productions d’une empreinte forte

Encore deux excellents artisans, parmi la pléiade de ceux cpri se dévouent pour la sauvegarde de l'industrie cinématographique française: MM. Poirier et Roussel.

ta— il iwi »m

Jean Epstein. Germaine Dulac.

Deux réalisateurs français qui œuvrent pour le triomphe du beau et bon film français.

et originale. Comme l’Amérique, la Suède, l’Italie et l’Allemagne, la France à de grands metteurs en scène, et des interprètes de qualité qui ne se comptent plus. Mais, si l’on en excepte les œuvres de tout premier plan, les films français ont le défaut de s'inspirer trop directement de l'art théâtral. L’Amérique, pays neuf et vigoureux, formé par la pratique de la vie active et moderne, a compris d’emblée que le cinéma, art du mouvement, du mouvement seulement, se différenciait en cela du théâtre, qui est avant tout l’art de la parole. La France, de son côté, semble être victime, ici, de ses grandes traditions scéniques. Il faut que les acteurs français comprennent qu’il ne suffit pas de triompher sous les feux de la rampe pour triompher... sous les feux de la lampe.

Faire du beau film, exprimant bien l’âme française, et, par rayonnement, l’âme humaine, voilà, pour l’instant, la seule solution. Et si cette solution ne suffit point, si la production doit se ralentir, que la France, dans ce domaine comme dans les autres, garde son rôle de créatrice et d’initiatrice. C’est un très grand rôle, le plus grand peut-être. Tant que la crise ne l’a pas supprimé, rien n'est perdu.

Juste indifférence

On a assez et même beaucoup trop plaint ces « littérateurs » de talent trahis par le cinéma. Pour la plupart des cas M. Boisyvon met avec beaucoup de bons sens les choses au point.

* Je crois bien, écrit-il dans VIntransigeant, que je n’ai pas plus de respect pour le metteur en scène qui trahit un auteur que pour l’auteur vivant qui, par indifférence, se laisse trahir. Quand un romancier tue son héros à la fin de l’histoire. Il le fait volontairement, et s’il lui importe peu que le héros épouse l’héroïne, c’est qu’il a bouclé son œuvre au petit bonheur et arrangé cela sans conviction.

Seulement, que voulez-vous, il y a « œuvre » et « œuvre ». Et je vous avoue qu’il m’est bien indifférent que dans « les mystères de n'importe quoi », n’importe qui se tue n’importe où. »

Qoeooooooooooooooooo

OOCOOI

Les Vedettes mondiales de l’écran

Qcooooooooooooo ooooooo ooooooo ooooooooooocoo oooooooooooo’oo oooooooooooooo ooocoooo oooooo O oooooeco oooooooo o ooooc oo 00000000900000Q

CHARLES RAY

Un critique cinégraphique a écrit [de lui: " 11 est toujours le même „

C’est une veine!

Le voyez-vous jouant les

[“ Casanova,»? Nous n'aurions plus, '

(pour le plaisir d’un imbécile)

ces gaucheries,

ces essais de sourires,

ces élans de vie comprimée,

ces timidités exquises,

le raffinement de ces petits

[malheurs... 11 n’y a déjà pas tellement

DOUGLAS FAIRBANKS

11 a crevé la toile blanche de l’écran.

C'est MOI l et

32 dents splendides! pour vous.

Voulez-vous de la Santé?

Aimez-vous le Sport?

Savez-vous monter à cheval?

Tirez-vous à l’épée?

Tenez, regardez, c’est facile!

Une 120 HP pour enlever l’ingénue...

Baisers dans le vent, à 300 kilomètres à l’heure...

Sport-Roi!

A votre santé!

Au revoir,

il reste, à deux heures d’avion, un traître à punir... 1 32 dents splendides!

EVE FRANCIS

Des yeux immenses qui vous fixent et vous détaillent, implacables,

comme un jugement sans appel. Des gestes...

souvenir des lignes antiques. L’Intelligence du Beau. l’Enthousiasme de l'Effort.

La seule interprète française

de Théâtre

qui,

au Cinéma,

ne soit pas Théâtre.

NORMA TALMADGE

Une démarche souple qui semble sur un air de tango. [rythmée Des yeux de jais si mélancoliques que

l’on s’étonne de la voir rire.

Une voix qui rappelle les soirs d’automne chaud. Pour leurs gestes les bras se souviennent de l’Orient.

Calme, hiératique, elle fume, l’âme lointaine

Une si jolie femme,.,

Un si grand talent.

JACKIE COOGAN

L’enfant des contes de Noël, à la manière de Dickens.

Un grand talent dan» de toutes petites mains. Le seul gosse qui ne soit pas “ cabot ”,

MAX LINDER

11 fronce les sourcils, l’air absorbé, prends un temps, puis,

vous offre un magnifique sourire [de dents bien blanches, pendant que l'œil brille. Paraissant toujours tout de neuf ganté de clair, (habillé»

guètré de même, il passe, il plait.

L’amabilité faite homme.

LILIAN GISH

Un soir où l’on donnait " Way une jeune dame, [down East ” derrière moi, répétait constamment:

“ On croirait que’c’est Naturel... Oui... mais [quand elle joue... est-ce qu’elle joue?...

POLA NEGRI

Des yeux,

labyrinthe de pensées, où l’on aimerait se perdre, et.

pour aimer,

des gestes de chatte, conquise. Méfiez-vous, à la fin du film elle s’amusera de votre cœur, comme d’un bouchon...


ANDRÉ NOX

L’écran le fait plus grand L'œil est dur, la bouche sardonique le masque cruel, un peu sadique.

Son plus amical sourire, même, a [l*air d'un ricanement. Vêtu sans prétention, la main droite emprisonnant le [pommeau d’une canne, André Nox passe, on le regarde...

Caligari si Balzac l’avait inventé.

JAQUE CATELAIN

Un veston du bon faiseur un linge audacieux comme un des gants immaculés, [printemps, parent ce jeune homme, pétri de grâce

plus séduisant que la séduction et [même,

que le talent habite.

N. B. — Les jeunes gens qui ne seraient pas contents sont priés d’être aussi beaux, d’abord et de faire mieux que lui, ensuite.

SESSUE HAYAKAWA

Quand il arrive, jusqu’au premier plan, vêtu d’un kimono, sourcils d’estampe, l’oeil impossible à fuir bouche d’enfant, d’enfant sauvage, les femmes, dans la salle, ont un [petit frisson. A la présentation de “Forfaiture», l’une d’entre elles s’écria:

"Ah! Comme il bat bien!»

Voilà!

N. B. — Sessue Hayakawa n’est pas encore venu en France.

ASTA NIELSEN

Un visage de fumerie d’opium La chute de la maison Usher Fantôme en Noir et Blanc.

On a peur,

le film terminé,

de la voir surgir derrière soi.

à moins qu’on ne l’espère.

LISSENKO

L'élégance de sa robe et

l'ampleur de son geste, voilà Lissenko.

Et souvent,

au fond des yeux.

la lueur de cette flamme intérieure,

qui monte de ce foyer,

le talent.

Au temps que le cinéma nous apparaissait comme une machine à mouvement fou — Central'Pacific Railway ou diaboliques chevauchées de cow-boys V- nous avons pris l’habitude de courir après ces visages, ces hommes, ces comédiens rythmiques, comme s’ils allaient fuir trop vite.

Les visages du cinéma ont, changé. Le cinéma ne change pas. Ah! nous ne sommes pas au théâtre! Les arrière-petits enfants de ceux qui ont vu débuter Sarah Bernhardt à l'Odéon voient encore chaque année débuter

ANGELO

si Pierre Benoit,

n’avait pas écrit l’Atlantide!

Angelo n’eût jamais été Morhange,

dommage pour le cinéma!...

11 eût laissé tranquilles bien des [cœurs féminins... Tant pis pour lui!

Constance TALMADGE

Un feu d’artifices de mots, de rires,

de gestes, (

de regards

la prochaine blague à faire, une grande gosse pas sage, le mouvement perpétuel, une charmante femme.

CH/a.vLIE CHAPLIN

Jazz-b&nd et Dies Irae,

La tragédie du Grotesque.

Pourquoi

dit~on

des autres

qu’ils ont du Qénie?

MARY PICKFORD

S’est composé une enfance dé-

pour des films [finitive.

où il y a toujours:

une dan*' bien méchante,

des petif rçons très malheureux,

des petK .hats,

des incidents fort tristes,

et surtout

des minutes où son inoubliable

nous la fait croire [talent

à portée de la main.

Sarah Bernhardt. L’écran nous montra naguère Bessie Love, Louise Glaum, Lyda Bo-relli, Fannie Ward. Ou sont-elles? Pas loin. Très loin aussi. Ce ire sont plus ces visages. D’autr&s viennent, viennent, passent, se fondent sous le pinceau du projectionniste. Maurice Costello esî plus- ancien que Frédéric Barberousse et il est aussi naïf de parler de lui que de Roscius ou du mime Bathylle. Et aussi Julia Dean, Bessie Barriscale, Dorothy Philipps. Le cinéma est un commerce, le seul commerce qui ait sa mode et ses caprices. Valentino surgit et biffe les noms de Creighton Haie ou de Dustin Fàrnum. Quelqu’un biffera vite le nom de Valentino. Lillian Gish a son règne. Betty Compson a le sien. D’autres règnes détrôneront ces princesses. La cadence des films est infernale. Les milliers de kilomètres de pellicules qui farandolent autour de la terre se brûlent peu à peu. Et puis, les metteiirs en scène I changent souvent de maîtresses.

« Le film, a-t-on dit, a cette supériorité sur

ROGER KARL

A!e sourire contraint du Monsieur [pas content. Il est comédien, interprète cinégra-[phique, poète, musicien, philosophe.

Trouve la vie sans intérêt, mais sait l’apprécier avec discerne-•[ment.

Renonce tous les jours au Théâtre [et âu Cinéma, parle d’aller aux Antipodes... mais il reste. .

De la prestance, une belle allure, [un chapeau de cow-boy, La poignée de main solide.

GINA PALERME

[première fois. Semble toujours vous voir pour la Se recueille, cligne des yeux, puis les ouvre tout grands et _

vous ayant reconnu, vive, pour se faire pardonner, vous tend ses doigts rosés, au bout de l’accent circonflexe de [son bras nonchalant, qui souhaite le baise-main...

Vous parle de mille choses, une glace à la main, se poudre, va, vient, danse sur un [pied sur l’autre, siffle un air hawaïen, étouffe un pirouette... et... [rire naissant,

elle est déjà loin.

MUSIDORA

Fut dotée par la nature de deux yeux admirables, d’une bouche ravissante, de jambes délicieu? et

de beaucoup d’esprit.

Elle acquit ensuite, on ne sait pourquoi, le privilège

d’un accent inimitable

qu’elle doit avoir bien du mal à conserver, et

que personne ne songe à lui ravir. MUSIDORA est une Parisienne qui,

par amour pour Don Carlos, s’est jetée

dans la carrière cinématographique espagnole où on ne l'a jamais retrouvée.

la scène, qu’il dure. » Ça, c’est comique. Notez l’âge des sociétaires de la Comédie-Française et notez l’âge des stars de cinéma déjà oubliées, et vous aurez une stupeur, peut-être

VAN DAËLE

Un front têtu, lourd comme un [temps d’orage, une voix chaude avec des “ Ah J „ [glacés,

des yeux bleus, noirs de pessimis-une démarche lente (me,

qui semble traîner la vie entière... Tantôt très bien vêtu., négligé le [lendemain, fumant peu, riant quelquefois, sauvage douceur.

Paysage des Flandres, après la [pluie.

MATHOT

Semble très convaincu de se nom-[mer ainsi.

Habillé avec une recherche toute une canne à la main, [personnelle; le pied fendant, net,

le front préoccupé, l’oeil vague.

Mathot marche digne.

Accentue son air dédaigneux, il paraît ainsi plus aimable quand [il sourit.


une amertume, que vous n’eussiez pas soupçonnées.

La supériorité du film, au point de vue de l’interprétation, c’est que l’interprète fait partie du film. Comme le modèle qui inspira le peintre, l’acteur de cinéma est dedans et non hors de l’œuvre. Que l’œuvre disparaisse, et l'acteur disparaît. C’est plus beau! Et c’est bien plus mélancolique! Les inspiratrices d’œuvres théâtrales, Champmesle ou Rachel, ne sont plus que des noms, et « Phèdre » reste. Si les films duraient, les visages dureraient plus que les noms. Tant que les films disparaissent, les noms même disparaisent. La Rachel ou la Champmeslé de l’écran d’aujourd’hui a l’honneur de mourir à la même heure — prématurée encore, séculaire plus tard — que la symphonie d’images qu’elle suscita.

La destruction forcenée des films, maintenant, est cause de cette sorte d’angoisse qui nous étreint à voir un artiste animé. Quand Paris s’enthousiasme pour la divette d’un sketch à musique de Maurice Y vain, il n’y a point d’inquiétude ni de hâte, si fragile soit l’enfant. On sait que dans quarante ans les répétitions générales des Capucines ou de Bobino fêteront encore ces jambes et ces yeux dignes, des visites mémorables de grands ducs ou de princes Gallois.

Je me souviens de la tristese aiguë qui m’opprimait quand un jour, enfin, Sessue Hayakawa creva l’écran de son sourire-poignard. Enfant, fleur, poème, il était si simple qu’on voulait s’attarder à en tirer mille suggestions. Mais à quoi bon oser? 11 semblait toujours que ce félin, égaré là par un caprice, bond'-ait à la minute suivante vers,'e ne sais quel refuge brillant; interdit à. nos regards.

Et William Hart — Rio Jim, la plus belle conquête du cheval, alignait sur l’horizon les flammes sévères de ses yeux minces, prêt à fuir aussi vers la crête des collines du Nevada.

Je ne parle pas de Fairbanks. Il allait tellement vile, ce jongleur de soi-même, que nous étions rassurés. Nous savions bien que de voler aussi hâtivement par-dessus les maisons, tout autour de la terre, il devrait nous

Spat dessine

retomber sur la tète au moins une fois l’an, deur à vivre et à périr dans ces jeux d’images.

Tout n’est que jet, tourbillon, intensité, ardeur à vivre et à périr dans ces jeux d'images. C’est notre souvenir qui fixe les portraits et. moins d’une heure après que le film vertigineux nous a plu, la torpedo devenue, si j.e puis dire, toile de. style - repose dans le musée intérieur. Mais je ne vous décrirai pas le mien. Il n’a pas de catalogue. Peut-être les masques muets sont-ils étiquetés selon l’âge, les tics ou la nationalité: je n'en veux rien savoir. Je veux pouvoir y errer à mon gré et cueillir de l’œil ces images d’hier, d’avant-hier ou presque de demain qui m’ont donné le plaisir d’espérer.

Extrait de l'Album des Vedettes Mondiaies du Cinéma, par Spat; le texte reproduit ici / fait partie de l'avant-propos de Louis Delluc.

Se reposer confortablement dans un Fauteuil Club des

6t~ 65. Rue cAimbard.BRUXElT} T&téph .113.05

établissements

GRANDS MAGASINS D'EXPOSITION

51-53-61-63, rue du Lombard, Bruxelles, Tél 113,05

Renommés fabricants spécialistes de Fauteuils-Club, Canapés, Divans, Chaises-Longues, Lits de Repos -o- -o- Garnitures de Salon, de Véranda et Jardin -o~ -o-

Fauteuils “ DONNAY „ à partir de 9o tr. (modèle riche)

FUMOIRS - TAPIS - LUSTRES - AMEUBLEMENTS INSTALLATIONS COMPLÈTES

Devis gratuits sur demande Expéditions franco-province

] La Porteuse d D’aprè» Xavier de M0NTÊP1 e N pain

Soliveau, soutier de navire

Or, quelques jours après, un homme vêtu d’un costume fatigué, se présentait à la porte de l’usine et demandait à être personnellement reçu par M. Paul Harment.

C’était Ovide Soliveau.

La maison florissante que Paul Harment lui avait laissée à New-York n’avait pas tardé à péricliter. Ovide manquait, des qualités qui font un chef. Il manquait surtout de la volonté de dompter ses passions. Sa passion du jeu l’avait repris. En quelques mois, il avait joué et perdu toute sa fortune. Il avait dû, pour rentrer en France, consentir à s’engager comme soutier dans un navire en partance.

Maintenant, il était là, revendiquant sa part de complice, exigeant avec des menaces ironiques. Et Paul Harment savait bien qu’il ne pouvait rejeter loin de lui ce maître-chanteur qui savait son secret et le dévoilerait en cas de refus, au risque de déshonorer à jamais Paul Harment et sa fille.

Sa fille! La douce et délicate Mary, si sensible et si frêle!

Aussi Paul Harment céda aux exigences de Soliveau, lui servit une grosse pension et le pria de ne plus se présenter à l’usine.

Quelques jours après, cependant, les deux complices se trouvaient réunis dans l’apparte ment que Soliveau avait loué avenue de Glich y.

— Ecoute, disait Paul Harment, je suis en, danger, en danger grave, et tu penses bien que si quelqu’un apprenait que Paul Harment n'est autre que Jacques Garaud l’incendiaire, je me ferais sauter ie caisson, et adieu tes rentes.

— Au fait, tu as raison, répondit Soliveau.

—- Tu as donc un intérêt majeur à faire tout

ce que je demanderai pour mon salut.

. — Je suis prêt. Mais tu exagères peut-être le danger. Jeanne-Fortier est en prison.

— Elle s’est évadée, et je sais qu’elle me cherche.

— Une femme seule et qui doit elle-même se cacher pour ne pas être reprise, ne peutt pas grand’chose.

—- Elle n’est pas seule. Du moins il y a, un autre personnage qui croit aussi à l’innocence de Jeanne Fortier et à la culpabilité de Jacques Garaud, c’est Lucien Labroue, que le diable a mis sur mon chemin.

-— Le fils de ta victime.

— Lui-même, dont j’ai fait mon directeur des travaux pour le garder près de .moi et surveiller ses recherches et dont je veux faire mon gendre, parce que Mary l’aime à en mourir, et puis, une fois mon gendre...

— Evidemment, son intérêt, s’il découvre quelque chose, sera de se taire.

— Mais Lucien Labroue refuse la main de ma fille.

— Non! Est-il idiot!

Les deux complices

MICHEL MATTHYS Auto-Pianos DUCANOLA, PHILIPPS, Rouleaux

16, Rue de Stassart, BRUXELLES Téléph.: 153.92 PHILIPPS, avec reproduction du jeu de l’artiste


iS

— 11 aime ailleurs. Il aime une petite cou lurière pauvre. Je ne sais!ni son nom, ni sou adresse. Mais il faut qu’elle disparaisse, tu entends. Il faut que tu la découvres et que, par quelque moyen,, tu l’éloignes à jamais de Lucien. Il le . faut pour le salut de ma fille Mary. As-tu compris?

— Compris, patron.

Et voilà pourquoi, le dimanche suivant, tandis que Lucien Labroue prenait un fiacre pour se rendre chez sa fiancée, Un autre fiacre filai", sa voiture et, s’arrêtait avec elle au quai Bourbon n° 9.

Lucien Labroue se précipita aussitôt sous la voûte d’une vieille maison et disparut.

Ce ne fut qu’un jeu pour Ovide Soliveau de faire causer la concierge et d’apprendre tout ce qu’il voulait savoir.: Lucie, orpheline de l’Assistance, publique, couturière de la maison de Madame Augustine, etc., etc.

Pendant qu’il méditait et préparait ses batteries, il ne fut pas peu étonné de voir passer Mary, la fille de Paul Harment. Elle avait promis sa visite à la petite couturière. Le hasard voulait qu’elle se trouvât en même temps que Lucien, chez l’orpheline à qui sa sympathie s’intéressait et qu’elle allait subitement découvrir sa rivale.

Le premier moment de surprise passé, la jeune millionnaire, dans l’angoisse de on amour déçu, interrogea: '

— Vous connaissez depuis longtemps M. .Labroue?

— Le, ois près de deux ans, mademoiselle. Nous demeurioris porte à porte. On se rencontre. O.i. cause. On devient bons amis. Grâce aux bontés de Monsieur votre père et à l’emploi qu’il a bien voulu donner à Lucien, nous allons pouvoir bientôt nous marier.

Lucien, qui connaissait par l’aveü de l’industriel l’amour de Mary,.se rendait compte de la souffrance' que devait éprouver la jeune fille. Aussi ne fût-il pas étonné de la voir pâlir, chanceler, puis, se reprenant par un grand effort d’énergie, triompher do sa défaillance pour dire:

— Au revoir, Lucie, au revoir M. Labroue. je retourne-à. l’hôtel.

Mais que se passe-t-il donc? interrogeait Lucie toute frémissant dVmotion, tandis que

.sa riche cliente disparaissait dans l’escalier.

— Il se passe, répondit Lucien, qui ne voulait pas porter le trouble dans l’âme de sa fiancée, il se passe que mademoiselle Mary est maladive. Elle a été prise d’une crise soudaine dont l’ascension de vos six étages pourrait bien avoir été la cause. Allons! Il ne faut pas que sa visite gâte notre dimanche. Voulez-vous sortir un peu?

— Je le veux bien, à condition que nous serons rentrés qu id maman Lison viendra, entre cinq et six heures.

— Nous serons rentrés, mignonne, je le te le promets.

Le.s deux amoureux sortirent.

Mary était rentrée à l’hôtel.

Elle était toute secouée d’une crise de larmes.

— Vous m’avez trompée, disait-elle à son père. Ce n’est pas moi qu’il aime. C’est elle. C’est cette pauvresse qui n’a ni père ni mère. Au lieu de nom, un numéro: le numéro 9, inscrit, sur les registres de l’hospice. Et c’est elle qu’il me préfère. Non, je la hais, je la hais! Elle m’a pris toutes mes joies, toutes mes espérances. Oh! j’en mourrais.

— Mary, Mary, suppliait Jacques Garaud d’une voix suppliante, Je t’en prie, calme-toi. J'ai fait le seraient que tu épouseras Lucien. Tu seras la femme de Lucien. Déjà je l’envoie en province pour quelque temps. Il oubliera cette petite ouvrière. Je te le promets. Et s’il ne l’oublie pas, eh bien, je te jure qu’il ne la retrouvera plus à son retour. Elle aura été éloignée. Comprends-tu? Et il l’oubliera.

Mary essaya de sourire à travers ses larmes.

(A suivre.) Jean BLAISE.

Les deux rivales

Sessue Hayakawa en France gw.

Le château de Sessue Hayakawa, son séjour habituel en Californie.

Canard?

On sait que Sessue Hayakawa, étoile de cinéma, s’est rendu à Toulon où il va tourner, sur un vrai bateau, La Bataille, de Claude Parrère.

Le Je dis Tout, gazette de l’endroit, raconte que l’hôtel où est descendu l’artiste est pavoisé aux couleurs japonaises; cela est peut-être exagéré, mais, en somme, le patron de la maison est libre de la décorer comme il lui convient...

Mais ce n’est pas tout; il paraît que des amiraux — pas des amiraux de cinéma, mais de vrais amiraux de notre vraie marine, — se sont rendus à

L'artiste japonais qui tourne en ce moment La Bataille, de Claude Farrère, sous ia direction de M. Violet.

l’hôtel pour souhaiter la bienvenue à Sessue Hayakawa.

Si Je dis Tout ne nous dit pas une galéjade — et ce n’est pas dans sa manière, — avouez que ces amiraux dépassent les bornes de la courtoisie; que feraient-ils, alors, si le Mikado en personne se rendait un.jour à Toulon? (Le Journal.)

A propos de l’Homme du Jour

Encore concernant Sessue Hayakawa, ces extraits d'un article de Guy Bourée, dans Hebdo-Fiim:

« Je l’ai vu, admirateur silencieux, contempler longuement le Louvre, Notre-Dame, la place de la Concorde.

« Comment, dit-il, vivant dans une pareille atmosphère d’art, n’auriez-vous point cette pléiade d'artistes qui rayonne sur le monde! Il n'est point de millions de dollars qui puissent faire surgir de terre de semblables merveilles I »

J’aurai toujours présent à la mémoire l’émotion et le geste charmant de Tsuru Aoki, au Palais de Fontainebleau.

Elle regarda longuement, silencieuse, la châsse de verre où sont exposées quelques reliques de l’Empereur, puis, s’inclinant, elle déposa un baiser sur le reliquaire’ et s’éloigna à pas lents, le regard fixe, trop impressionnée pour pouvoir prononcer une parole.

Mais lui, cet homme si flegmatique, si froid en apparence, change soudain, aussitôt dans le studio.

Là, il est vraiment chez lui î

Hayakawa a disparu... Horisaka a pris sa place.

Il bouillonne, puis éclate. Tout en lui vibre pro-


14 fondement. Son visage s'anime, ses yeux sombres lancent des éclairs: il vit entièrement, profondément son rôle.

Sa foi vive, son amour du métier animent ses partenaires. C'est un convaincu ardent que son art passionne et il sait, en action, communiquer son ardeur à tout ce qui l'entoure.

La victoire de La Bataille est assurée, encore une fois, il est le « right man in the right place ». Et maintenant « A Dieu vat 1 ». Le premier coup de canon... (pardon I de manivelle) est parti! Sortons du champ... de Bataille! Guy BOURÉE

Son buste

C’est un jeune artiste de talent: Georges Violet, qui sculpte le masque expressif de Sessue Haya-kawa. Nous verrons sans doute ce buste au prochain salon..

Catéchisme cinégraphique

M. Marcel Bonamy donne « à l’usage des cinégraphistes en bas-âge », quelques indications précieuses sous forme d’un « Abrégé de catéchisme ». Nous en extrayons quelques pas sages humoristiques qui nous ont fait bien rire, et qui plairont sans doute autant à non lecteurs:

Qu’est-ce qu’une star?

C’est une jolie brune aux cheveux blonds qui reçoit chaque jour de nombreuses propositions concernant sa vertu et sa beauté. Les staps sont toujours des étoiles filantes. On les rencontre généralement dans le sillage des metteurs en scène, et subissent l’attraction magnétique des gros cachets. Le public passe de longues heures à les contempler pour .e plus grand profit du fisc.

Qu'est-ce que le fisc?

Le fisc est. la plus grande merveille de ia République. Il a été inventé sous le règne de Pépin le Bref pour permettre, dans la suite des temps, aux exploitants de se syndiquer et de revendiquer. Le fisc est presque une‘aussi belle chose que la Censure.

Parlez-nous du public.

Le public se compose d’hommes de tous âges et de tous sexes, qui ont été créés et mis au monde pour venir au cinéma. Il a lë droit de s’esbaudir, mais on lui refuse généralement celui de faire une cible sur le pianiste, même s’il joue trop souvent ses œuvres. Il doit rire bruyamment en voyant Chariot et trépigner de joie devant Douglas Fairbanks. Il doit aussi hurler de bonheur quand le pauvre chercheur d’or a tué le bandit qui se cachait daus le ravin de la mort avec le bétail de la jeune

fille du ranch qu’il avait volé après avoir tué-le fidèle cow-boy, gardien du barrage et de la voie ferrée, ce qui avait occasionné un accident de chemin de fer, dont les victimes em-nortaient la moitié du testament convoité par le Masque aux yeux de feu, lequel était recherché par la police montée pour avoir tué le millionnaire dont la fille était amoureuse du jeune ingénieur qui avait dû quitter sa mère, laquelle connaissait le secret du Bouddha miraculeux enlevé dans les Indes et recherché par les falkirs.

COMPTABILITÉ - - -STÉNO " DACTYLO, etc. LANGUES - - - - -

Cours le jour et le soir par correspondance Inscription à toute époque

Ecole Pigier

Rue du Pont-Neuf, 60 BRUXELLES

Brochures, renseignements, placements gratuits

Bijoux Espagnols Toledo

39, Place de Brouckère, 39. BRUXELLES LIEGE a ANVERS a BAYONNE

La Maison d’Àmeublements HAWOTTE

"AU LOUVRE "

installée précédemment:

Rue des Pierres, 9, Bruxelles

informe sa nombreuse clientèle quelle a transféré ses ateliers et magasins:

Rue Saint-Jean, 22, Bruxelles

— MICHEL MATTHYS =r-

16, Rue de Stassart, BRUXELLES Téléph.: 153.92

Pianos reproducteurs électriques PHILIPPS DUCA, Pianos reproducteurs combinés électricité et pédales PHILIPPS-DUCARTIST. — Reproduction du jeu des maîtres du piano

Chronomètres

MERVEILLES DE PRÉCISION

Ecart maximum: une minute par mois

En nickel: 280 francs En or: depuis 600 francs

ENSEN

Aux Fabricants Suisses Réunis

BRUXELLES:

12, Rue des Fripiers, 12

ANVERS:

Marché aux Souliers, 12

SERRURES

SECURITE

ABSOLUE

. e. 222 BRUXELLES

LA MACHINE PERSONNELLE

SIMPLE

ROBUSTE

COMPACTE

Maison DESOER

21, rue Ste Véronique, LIÈGE

BRUXELLES:: ANVERS:: GAND:: CHARLEROI NAMUR

L'UNDERWOOD

PORTATIVE


16

de la <~~Feirime