Programme from 11 to 15 Nov. 1923



Booklet

Bron: FelixArchief nr. 1968#569

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ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA

LA FILLE DE L’AIR

La Fille de l'Air est le premier frlm d’aviation donnant en <( premier plan » les plus incroyables scènes d’acrobaties. C’est à la fois un tour d’audace, de force et de science. Par son scénario captivant, aux situations nouvelles et sans cesse attrayantes, ce film fera les délices du public qui réclame de l’inédit.

Georges Dunhead, condamné à mort pour le meurtre de son pire, assassiné dans des circonstances mystérieuses, entend le bruit des marteaux préparant la potence fatale. En vain clame-l-il son innocence.

Mais la porte de sa prison s’ouvre, laissant passage à deux gardiens faisant leur ronde. Tout à coup l’un d’eux s’affaisse et accuse l’autre de lui avoir fait boire un poison. Sans perdre une seconde, l’autre gardien aide Georges à se maquiller et à revêtir l’uniforme du gardien gisant inanimé. En vain Georges demande-t-il des explications, l’énigmalique geôlier l’entraîne et Te fait sortir facilement de la prison.

Les doux hommes ont vite atteint un coin écarté de la plage et le gardien retire d’un coin à l’abri, une barque en toile. Un filin qu’il prend sous l’eau est accroché à la barque et Georges Dunhead esl invité il monter dans le frêle esquif. Son étonnement est grand, la barque file à toute vitesse vers le large et une demi-heure après il aperçoit enfin un yacht vers lequel il est attiré.

Georges monte à bord, fouille tous les coins, mais ne trouve personne et comme il entre dans une cabine, la porte de celle-ci se referme derrière lui: il est prisonnier.

Une minute après, la porte s’ouvre laissant passage à un homme. Et Georges s’aperçoit que cet homme est au courant de sa vie et qu’il détient une clé qu’il reconnaît avoir appartenu à son père défunt.

Pendant ce temps on s’aperççoit de la disparition de Georges de la prison d’Allbury. Un avion monté par une femme et un homme au costume mexicain vient s’abattre près de la prison. La femme, qui déclare être Edith Parker, raconte qu’elle fut fiancée à Georges Dunhead en tournée d’éludes au Mexique et qu’il lui sauva la vie au cours d’incidents dramatiques.

Edith ne veut pas croire à la culpabilité de Georges et veut rechercher la vérité sur le drame mystérieux.

Or, le mystérieux propriétaire du yacht n’est autre que l’espion Starke, chargé par son gouvernement de retrouver des documents importants. Nous apprenons ainsi que Starke et sa bande sont les auteurs de ce crime. C’est Starke qui a fait évader Georges dans l'espoir de lui arracher le secret de la cachette où se trouvent les documents.

Starke et ses compagnons, grâce A une puissante organisation aéronautique, vont au château de Dunhead et découvrent les documents. Mais Tommy et Edith arrivent à leur tour et c’est alors une folle poursuite où les avions jouent les rôles les plus émouvants.

Edith, voulant arracher le document qu’elle a vu

PROGRAMME DU 11 AU 15 NOVEMBRE

Maritana....Wallace

Ouverture

Policeman malgré lui

Comique interprété par Harry Sweet

Drean....Mc. Genotte

valse lente

Le problème de la Ruhr

Actualité

On ne me prend pas au sérieux

One - Step

Gabaroche

Métamorphose

Comédie

La Fille de l’Âir

Drame en b parties

PROGRAMMA van 11 tot 15 NOVEMBER

Maritana....Wallace

Openingstuk

Politieagent tegen wil en dank

Klucht met Harry Sweet

Drean....Nie. Genotte

VC als

Het Ruhrvraagstuk

Actualiteit

On ne me prend pas au sérieux

One - Step

Gabaroche

Gedaanteverwisseling

Tooneelspel

Het meisje der Lucht

Drama in 6 deelen

SEMAINE PROCHAINE LE GRAND FILM D ART

” Aux Jardins de Murcie

d’après la célèbre pièce espagnole ’’Maria del Carmen” le grand succès

du Théâtre Antoine

Un drame d’amour puissant et troublant qui se joue dans les vergers ensoleillés de Murcie, au cœur même de l’Espagne, et qui charmera par la rapidité et l’intérêt de ses tableaux d’une couleur vive et par ses incidents angoissants.

Tous ceux qui aiment les grands films d’amour viendront voir

” Aux Jardins de Murcie ”

cacher dans l’avion, n’hésite pas à s’accrocher à l’un dos appareils, et ainsi, suspendue dans le vide, risquant sa vie cent fois, elle réussit à grimper sur la carlingue. Elle va jusque sur les ailes et prend le document caché dans l’étoffe de l’aile. Mais te pilote n’hésite pas. Pour se débarrasser de l'intruse, il exécute loopings sur loopings, virages brusques, cabrioles, feuilles mortes, bref toute une série d’acrobaties angoissantes pour faire lâcher prise à Edith.

La valeur de ces prouesses est remarquable car, pour la première fois, te spectateur les verra photographier en premier plan et en plein vol, sans aucun truquage.

Mais Edith réussit à fuir et se jette hardiment dans le vide, grâce au parachute qu’elle a découvert à bord de l’avion, tandis que l’appareil va s’abîmer A terre où il brûlera sinistrement.

Starke tombera dans un piège qu’il avait préparé lui-même soigneusement. Tommy, qui a découvert te bateau ancré dans la rade du château de Dunhead, réussit à délivrer Georges et lous deux rejoignent enfin l’héroïque Edith.

HET MEISJE DER LUCHT

Georges Dunhead, dien men onschuldig heeft veroordeeld voor vadermoord, gelukt te ontsnappen, dank aan een vreemde hulp. Edith Parker, zijn verloofde, wil niet gelooven aan zijn schuld en zal de waarheid over het geheimzinnig drama navorschen. Zij zal het wagen met tiaar gezel, Tommy. Dunhead werd echter naar een yacht gevoerd. De zonderlinge eigenaar hiervan is de spion Starke, die van zijn regeering opdracht had gekregen om belangwekkende dokumenten in handen te krijgen en die in het bezit waren geweest van George’s vader, oud-minisler. Het is ook Starke en zijn bende die de daders van den moord zijn en zij zijn het ook die George lieten ontsnappen uit het gevang, in de hoop hem het geheim over die dokumenten te ontrukken. Maar hij weet niets. Dan dringen zij in het kasteel van Dunhead en ontdekken de gewenschte dokumenten. Doch ook Tommy en Edith komen daar en het wordt alsdan een dolle' achtervolging. Edith wil zich volstrekt meester maken van het doku-ment, dat zij in het vliegtuig heeft zien verbergen en zij aarzelt niet er zich aan vast te klampen in volle vlucht; en zoo, wagend baar leven, terwijl zij zweeft tusschen hemel en aarde, gelukt zij er in, nochtans, in het touwwerk te klimmen. Zij hijscht zich zelfs op een der vleugels van het vliegtuig en vindt het dokument onder de dek-bekleeding. Maar de loods, om zich van zijn lastige bezoekster te ontmaken, maakt »looping» na « looping », wenteling na wenteling, voert de meest ondenkbare acrobatische loeren uit om Edith te verplichten los te laten. Edith, die een valscherm in het vliegtuig heeft gevonden, aarzelt niet zich moedig in de ruimte te werpen, terwijl de vliegmachine naar omlaag stort als prooi der vlammen.

Het gerecht zal nu de waarheid kennen en de onschuldig veroordeelde in eer herstellen.

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LES PLUS BEAUX ET LES MEILLEURS FILMS

de la saison 1923-1924 passeront pour la lre fois à Anvers au_

Royal Zoologie Cinéma

Représentations publiques les:

Dimanches a 5 et 8 hres. Lundis et Jeudis à 8 hreS

Aux Jardins de Murcie

d'après la célèbre pièce espagnole „MARIA DEL CARMEN“

LF: GRAND SUCCÈS DU THÉÂTRE ANTOINE

Une œuvre poignante et de toute beauté.

Sarati-le-Terrible

d’après le roman de JEAN VIONAUD interprété par:

Henri Baudin, Ginette EViaddie, Arlette Marchai, etc.

LA FLAMME

DE LA VIE

Grandiose action dramatique interprétée par la célèbre artiste Priscilla Dean.

L’Audace et l’Habit

Superbe Comédie gaie interprétée par CHARLES RAY

La Légende de Sœur Beatrix

Légende dramatique composée et réalisée par J. de BARONCELLI, d'après un miracle du XIIIe siècle, avec Sandra Elilowanoff, Eric Barclay et Suzanne Bianchetti.

Ce film passera avec une adaptation musicale spéciale pour Chœur Mixte, Orgue et Grand Orchestre

T entation

Grand drame mondain interprété par EVA NOVAK Grandiose mise en scène

<£e 5ecret de polichinelle


L*e voue ou

Bonheur

d'après le célèbre ouvrage de GEORGES CLEMENCEAU Une œuvre d'art unique.

ALLA N AZIMOVA

dans son dernier film

SALOMÉ

d’après la célèbre tragédie de O. WILDE Grand film d’art.

SERGE PÄNINE

Adaptation cinégraphique du célèbre roman de GEORGES OHNET avec Suzanne Mante du Vaudeville et M,le Violette Jyl.

LA REVANCHE

DE GARRISON

Emouvant drame du Turf interprété par JACK PIKFORD

Et à bientôt la suite de cette LISTE par sa valeur et son importance.


DE SCHOONSTE EN BESTE FILMEN

van het seizoen 1Q33-1Q24 zullen voor de eerste maal te Antwerpen vertoond worden in

Royal Zoologie Cinema

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Spaansche Driften

(In de tuinen van Murcie)

naar het beroemd spaanseh tooneelwerk „ MARIA DEL CARMEN” het groote succes van het ’’Théâtre Antoine,, te Parijs

Sarati d£ Vreeselij

naar den roman van JEAN VIGNAUD en vertolkt door Henri Baudin, Ginette IVIaddie, Arlette Marchai, enz.

DE VLAM VAN HET LEVEN

geweldig dramatisch filmspel met de beroemde PRISCILLA DEAN

DE KLEEDEREN

MAKEN DEN VOGEL

Blijspel vertolkt door CHARLES RAY

De Legende van zuster Beatrijs

Dramatische legende samengesteld en verwezentlijkt door J. de BARONCELLI naar een mirakel der XIII eeuw met Sandra MIL O WAN OEI, Eric BARCLAY, Suzanne BIANCHETTI

Deze film zal vertoond worden met eene bijzondere muziekaanpassing voor

Gemengd Koor - Orgel en Groot Orkest.

Verleiding

Groot wereldsch drama vertolkt door EVA NOVAK Prachtige tooneelschikking

Het Geheim van Polichinel

naar het beroemde werk van Pierre WOLFF,


naar het werk van GEORGES CLEMENCEAU Een meesterstuk der filmkunst

ALLA N AZIMOVA

in iT-Ststr lststfsten. film

SALOMÉ

naar het gelijknamig treurspel van O. WILDE Een der heerlijkste banden tot hiertoe verwezentlijkt.

SERGE PÄNINE

Kinematografische aanpassing van den roman van 3EORGES OHNET met SUZANNE MUNTE (Vaudeville schouwburg)

en VIOLETTE JYL

GARRISON’S

WEERWRAAK

Ontroerend drama der renbaan met Jack Pickford.

En binnen kort het vervolg van dezen

IlSrnjRUKWEKKENJDBJN LIJST

VAN EERSTERANGSFILMEN.

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Encore une étoile filante, quittant le beau ciel de France, pour ce lointain Hollywood à l'azur richement constellé; Armand Tallier s'y rend et uniquement pour étudier sur place tes méthodes américaines, espère-t-il après quelques interprétations intéressantes retenir un bercail, chargé d’un bon bagage d'expérience, de quelques lauriers encore et de quelque or?

Je ne sais, mais on signalait, ces mois derniers que l'interprète de Jocelyn, après un séjour de trois semaines dans la capitale américaine, avait pris le chemin de Los-Angelès.

Sans doute, ce serait un avantage personnel pour l’artiste, s'il parvenait à percer dans les studios de Californie, —

Mais quelle perte pour l’écran français!

Car Armand Tallier est un artiste complet, — non au sens que donnent à ce terme nos amis Yankees: certes, il est assez sportif, mais qu’on ne lui demande pas d’escalader les toits ou de faire quelque exercice d’équilibre sur la gouttière des * gratte-ciels ». Notre vedette est « artiste complet » parce qu’elle possède à fond l’art des images animées et, d'autre part, une culture intellectuelle et artistique au-dessus de la moyenne.

Tallier est « in the Street », autant qu’au studio, un homme charmant; son langage est châtié, parfois jusqu’au purisme, dit-on; c’est avec un tout égal qu’il s’adresse au directeur et au moindre des hommes de peine. Entre amis, il n’y a pas de compagnon plus intéressant, plus érudit et plus modeste. Il a vraiment « des lumières de tout » en choses d’art et de littérature, et cela lui est d’un précieux appoint dans l’interprétation de ses rôles, car il apporte au réalisateur le concours de tout son dévouement et de sa lucide intelligence. Un tel collaborateur devait être une aide précieuse pour ceux qui firent appel à son talent pour les jeux de scène ou d’écran.

— Mes débuts de carrière futènt consacrés au théâtre, nous dit M. Tallier; au cinéma, je ne fis mon entrée qu’en 1911, au Film d'art. Le film auquel je collaborai était tiré d’un proverbe d’Alfred Musset, il s’appelait La Camargo, et fut mis

en scène par le regretté Poectal. C’était l’épo -que où l’on reconstituait Venise, le Grand Canal, les lagunes, l'Adriatique, San Marco, sur un théâtre de cinquante mètres carrés.

» Us étaient bien cinquante en France, à ce moment-là qui attendaient quelque chose du cinéma, car c’est en réalité vers 1917 seulement que la plupart de nos «cinéastes» actuels découvrirent ce nouvel art. Tant mieux pour tous; mais n’oublions pas tout ce que nous devons à l’effort, au goût, à l’obstination, à la foi des artistes de cette époque!

— Et quel avenir sera, selon vous, réservé à l'art muet? Quelles voies devrait-il s\iivre: perfectionnement des moyens techniques actuels im -pressionnisme ou expressionnisme, cinémas en couleurs naturelles, avec accompagnement de la voix, avec relief?

— Au point de vue purement artistique, nous n’avons pas grand’chose à espérer en France pour le moment. Et cependant que de dons sont inutilement gaspillés chaque joùr par le fait d’une industrialisation maladroite. La sottise et surtout l’ignorance, le peu de goût, de culture des industriels en est souvent la cause. Demandez à L’Herbier, à Gance, à Poirier et d’autres ce qu’il leur a fallu de ténacité pour obtenir le droit de faire de belles œuvres, et dans l'intérêt même des marchands.

» Au point de vue social, le cinéma est une force qui touche directement et profondément. C’est un moyen d’évolution accélérée dont on peut tout espérer... et tout craindre. Au XIIIe siècle, on eût brûlé les « cinéastes ».

Tous les essais, tous les réalisations sont dignes d’intérêt. Ce qu’il faut souhaiter surtout, c’est la qualité dans la manière, la stylisation, l’originalité si possible.

— Mais de vos propres créations, n'est-ce pas Jocelyn qui vous à donné le plus de satisfaction?

— Sans doute, quoiqu’il faille admettre que Lamartine a vieilli. Il me fallut me laisser gagner rapidement par Y humanité de mon personnage. Même sans le texte, d'un romantisme poignant, la silhouette devait rester celle d’un type vivant, d’un homme. C’est grâce au vers du poète que je me suis mis

MOTRE VEDETTE

•ARPlAhD TALLIES

Jocelyn et Laurence, dans le film, tiré de l’œuvre de Lamartine.


non sans regret...; des projets d’avenir, je n'en ai pas à proprement dire. Quand les voyages que je vais entreprendre auront fixé ma destinée, je vous ferai part de mes entreprises nouvelles... »

Ainsi nous a quitté, filant vers les Amériques prometteuses, cet excellent élément français. Ce que nous voulons retirer aussi de notre conversation avec l'interprète de Jocelyn, c'est le ton modeste et peu encourageant

en « en état de grâce »; car il fallait se sentir soi-même dans le plan du rôle, pour impressionner le spectateur.

— « Si vis me fiere, fiendum est! » .

— 11 est vrai que la communion entre interprète et réalisateur fut parfaite: si nous sommes parvenus à créer une belle œuvre", une œuvre de vérité et de sentiment, c’est grâce à cette bonne entente.

— Puis-je toucher le chapitre * projets »?

— Pourquoi non; je quitte la maison Gaumont,

qu’il emploie quand il parle des difficultés inhérentes à la carrière des studios:

« Il faut redire et redire encore combien la profession d'activer le cinéma . offre peu de chances de réussite: des milliers se croient appelés, quelques unités sont parmi les élus. Ceux qui s’acharnent, — si leur astre en naissant les a créés artistes — arrivent parfois: mais le studio, mine d’or pour jeunes gens et jeunes filles doués même du meilleur esprit d'entreprise, — quelle légende! »

MARNIX.

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' Ce que nous verrons sur l’écran

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Vive la Liberté

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May Allisson — une autre Yvette Andreyor, émotive et jolie comme sa sœur de France — interprète le premier rôle de ce film, une comédie où il y a du rire et surtout de l’humour, à côté de maint passage semi-dramatique. Les quiproquos de l’action nous ont rappelé Mariage de Minuit; ici le thème est aussi attachant, l'action aussi mouvementée et amusante.

Dès sa première jeunesse. Miss Lorillard jouait comme un garçon et se faisait appeler du nom masculin de Teddy. Sa mère, veuve de bonne heure, n’avait exercé sur sa fille endiablée qu’une autorité débonnaire.

Devenue jeune fille. Teddy ne rêvait plus que de briser les conventions mondaines qui replient l'élan de la nature avide d'indépend(ance; elle voulait vivre librement à la manière d’un homme. Aussi elle faisait peu de cas de l'amour de Gerry, jeune étudiant en droit.

Une visite au village de Greenwich, le Montmartre de New-York, la décidait à un coup de tête; elle quittait brusquement sa mère et louait un atelier

de peintre dans le quartier des artistes. Elle comptait se suffire avec la part paternelle et la vente de ses tableaux.

Dans ce monde mêlé, la liberté ressemble à de la licence. Teddy reçoit, sans défiance, un peintre renommé, Raoul Burton, qui devient très irrespectueux et l'embrasse de force. Pour venger l’outrage elle accepte le secours de son modèle, Billy Joyce, boxeur à l'occasion, qui inflige à Burton une correction vertigineuse. Mais le vainqueur manque de discrétion, à son tour, quand Teddy désire lui témoigner sa reconnaissance: il lui impose, lui aussi, un baiser peu galunt; puis, sans scrupules, il prend l'auto de Teddy, à l'insu- de sa propriétaire. Cette promenade clandestine lui procure deux surprises: il fencontre son épouse qui le soupçonne d’une amitié coupable avec Teddy; puis il entre en collision avec une autre voiture.

A la suite de ces incidents, Teddy reçoit trois assignations en paiements de dommages. Le peintre odieux demande une indemnité pour sa cuisante épreuve; le propriétaire de l’auto sinistrée exige la

Depuis sa prime jeunesse. Miss Lorillard, surnommée Teddy, était un " vrai gamin

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vous aviez oublié cette condition sur la note. » Elle maudit maintenant la vaine liberté, elle tend ses mains aux chaînes délicieuses de la soumission à l'amour; elle offre ses lèvres ignorantes à son maître en murmurant: « Je n’aurais jamais supposé qu’un baiser fut si douce chose. »

Avons-nous dit que la photo de cette production était lumineuse et nette, que les décors sont choisis avec minutie et avec goût, que l’interprétation était des meilleures? Voilà qui est fait. Vive la Liberté est une production de grand mérite appelée à un sûr succès. X.

réparation intégrale de sa voiture; enfin la femme du boxeur accuse Teddy d'avoir détourné l’affection de son mari.

Trouvant moins de saveur à la liberté, Teddy implore son oncle qui, résolu à lui donner une leçon, refuse toute assistance et l'envoie à Gerry, devenu avocat. Sur les conseils secrets de l’oncle, Gerry déclare à Teddy que son cas est très grave et qu’elle‘encourt l'emprisonnement. Il la renvoie au lendemain pour l’étude des dossiers.

Pendant la nuit, Teddy est en proie à de violents cauchemars; elle se voit livrée aux supplices des prisonniers.

Ponctuelle au rendez-vous, elle se soumet de tout cœur aux instructions de son défenseur, elle lui signe un pouvoir sans réserves. Gerry obtient très ingénieusement une conciliation générale, puis réclame sa. transaction personnelle.

Le pouvoir que Teddy a signé sans le lire interdit à la jeune fille de sortir de chez elle dans un rayon de plus d'un kilomètre. Teddy s'oblige, en outre, à embrasser Gerry à toute réquisition. Enfin, article souligné, Teddy s’engage à épouser Gerry le jour même.

La lecture de cette clause suscite les aveux de Teddy qui déclare: « J’ai eu le trac, j’ai cru que

Tout est bien qui finit bien.

Le Ciné Français, jugé par un “ Californien „

Mr. Bowes qui est un des chefs de l’industrie cinématographique de Californie, très connu aux Etats-Unis, a bien voulu donner son opinion quant à la cinématographie française.

'* Les Français ont de superbes idées, dit-il, ils méritent mieux que l’approbation. C’est admirable de voir leurs projets, tant ils ont le souci de bien faire. Mais il est regrettable, et combien, de voir ces belles dispositions condamnées par le manque de fonds. L’artiste de cinéma français est superbe et pourrait avantageusement tirer parti de ses qualités si, pour la même raison, il n’était pas obligé de mêler sa carrière théatrale a la cinématographies

Teddy dans son atelier.

Malgré sa défense, Raoul l'embrasse sur les lèvres.

Un pas de plus et Yannu, l'aveugle, vu s'écraser au pied de la tour.

Il y a plusieurs mois, lors des prises de vue de ce film, à Machelen-lez-Vilvorde, nous avons fait rapport à nos lecteurs de notre visite aux vastes studios de la Belga, et vous signalions cette production comme un film belge, quoique le Français Baroncelli en fut le réalisateur. C’est que tout dans cette œuvre, tournée entièrement sur notre sol, en collaboration avec des interprètes belges et bâtie sur un scénario inspiré des mœurs flamandes, respire l’esprit de chez nous. Pour décors, nos vieilles tours, nos quais déserts, nos maisonnettes à pignons, aux pieds baignés dans les calmes « groetten ». C’est toute la Bruges de Rodenbach qui sert d’arrière-plan aux personnages.

Mais nos vieilles cités flamandes sont trop animées déjà pour permettre d’y prendre toutes les scènes. C’est pourquoi, il fallut bâtir quelques reconstructions de quais et de ruelles, au studio, pour y situer l’action. Il faut admirer la minutie avec laquelle le réalisateur à varier les apports artificiels aux parties prises aux lieux mêmes, et féliciter aussi les artistes qui se sont parfaitement rendu compte de l’esprit qui anime le drame.

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MM. Erie Barclay et Abel Jovet sont parfaits dans leurs rôles de Neel, le fiancé placide, et Fred Beyart, le carillonneur emporté et « tout d'une pièce»; Crommelinck est excellent en luthier; Daix, nous apparaît bien comme le cabaretier truculent et bon enfant de chez nous; enfin et surtout, ces dames se distinguent par un jeu sobre et très étudié; la jeune aveugle, incarnée par Mlle Maggy Thery, est une délicieuse enfant, candide, sage et dévouée aux siens; Laura, la fiancée de Fred, ne saurait être mieux rendue que par la jolie Miss Lois Hert.

Et puis, voici à grands traits, le thème de l’œuvre, qui se déroule en une succession de photos pittoresques, nettes et d’un éclairage habile.

Bruges la morte est la vieille cité flamande rem-.plie de pierres ogivales, hérissée de tours et de pignons, striée de canaux qui 1,'ont fait surnommer « La Venise du Nord ». Chaquw soir le carillon du beffroi y appelle les fidèles à la prière et les vieilles béguines à la chapelle. L’heure du carillon n’est pas seulement mystique: les colombophiles l’on choisie pour organiser les concours de pigeons qui,

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dans les Flandres, soulèvent les mêmes passions que les « corridas » en Espagne.

Ils se réunissent au cabaret de Van Hauten. Neel y entre un soir pour engager son pigeon « l’Ecaillé » vainqueur de huit concours consécutifs, et considéré comme le gagnant probable du côncours de Noyon. Mais Laura, la nièce du cabaretier, lui lance un regard de défi. Pour elle le pigeon vainqueur sera celui dt Fred, le carillonneur, fils du luthier Jan Beyart. Dès que Fred aura quelque argent.

Laura doit l’épouser; elle le lui a promis. Il suffirait qu'il gagne le concours de demain pour que leur souhait devienne une réalité. Neel se rend chez le luthier dont la fille Yanna, pauvre enfant presque aveugle, est sa fiancée. A peine/entré, Neel prévient Yanna que Fred veut, dit-on, mettre un gros enjeu dans le concours. C’est insjsnsé; comment Fred peut-il espérer que son pigeon battra « l’Ecaillé »? Neel adjure Yanna d empêcher son frère de se ruiner.

A ce moment, Fred ayant sonné le carillon, rentre et vient prendre son pigeon favori pour l’engager. Il surprend les dernières paroles de Neel. Une certaine rivalité de joueurs sépare les deux jeunes hommes et Fred ne pardonne pas à Neel des succès qui retardent indirectement son mariage. Et l’autre prétend maintenant l’empêcher de parier! Fred se montre et devant les deux fiancés, demande à son père ce qu’il compte jouer sur le pigeon. « Rien 1 » répond le luthier qui a entendu


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les sages paroles de Neel. Et Fred se croyant victime d’une machination, sort furieux en menaçant Neel.

Le jour du concours, devant le cabaret, une foule curieuse attend l’apparition du premier pigeon. Cinquante mille pigeons ont été lâchés deux heures auparavant à Noyon. C’est la fièvre des jours de grand concours, bientôt on signale un pigeon qui gagne son colombier. Les coureurs surgissent; la bague d'identité est remise au contrôle; c’ést celle de « l’Ecaillé ».

Mais Neel acclamé par la foule n’a qu’un souci; il vient d’apprendre que Fred se croyant sûr de gagner a dérobé à son père la grosse somme qui lui manquait, comptant rendre ensuite l'argent soustrait. Mais à présent...?

Neel se fait avancer la somme, court chez le luthier et parvient à restituer l’argent avant que le vieillard ait eu le moindre soupçon.

Fred est resté près de Laura, hanté par son forfait, exaspéré de sa défaite. 11 faut qu’il se venge! A cette heure, Neel rentrant chez lui par le canal, va passer près des moulins. On l’y trouvera. Et Fred entraînant Laura, saute dans sa barque, traverse la ville, accoste sur une berge déserte. Bientôt Neel est en vue. Fred lui crie d'approcher, le provoque brutalement et, malgré les supplications de Laura, une lutte acharnée s'engage entre les deux jeunes gens.

Maintenant, Neel inanimé, gît au fond de la barque. Fred et Laura l’abandonnant, regagnant en hâte le cabaret. Cependant Yanna demeurée seule, est prise d’inquiétude. Neel n’avait-il pas promis de la rejoindie voici plus d’une heure? Et Fred, pourquoi n’est pas rentré? Peut-être recueillera-t-elle quelques indications en ville.

Elle sort à tâtons. Soudain sur le canal proche.

s’élèvent des gémissements. Le malheur environne Yanna. Que peut faire ainsi désolée et abandonnée, la pauvre fille qui ne voit pas?

Elle devine le cabaret proche et y pénétre doucement. S'on entrée à cette heure fait sensation. Fred a reconnu sa sœur, l'arrache à des buveurs trop hardis. Mais un homme arrive essoufflé; il vient chercher du secours: on a aperçu lé cadavre de Neel dans une barque à la dérive.

Fred s'enfuit. Sa sœur essaie de le suivre; mais elle se retrouve seule dans les n Iles désertes, line porte. Elle frappe, supplie une petite vieille, très vieille, de la reconduire chez elle.

Les deux femmes arrivent chez le luthier qui s’est couché sans rien savoir. La vieille, à peine entrée, aperçoit sur la table une large feuille blanche: c est une lettre de Fred qui, rongé par l’idée de son vol et de son crime a écrit son adieu aux siens avant d'aller se jeter du haut du beffroi.

Et c’est la course émouvante de la vieille et de la jeune infirme à travers les rues nocturnes. Brusquement le chant du carillon éclate sur la ville endormie- Les femmes se hâtent. Les voilà à la porte du beffroi. Elles gravissent un escalier tournant, glissant, interminable. A la dernière marche, exténuée, la vieille s'effondre: elle ne peut plus suivre et il reste à faire bien du chemin encore. Alors Yanna continue seule, à tâtons, l’ascension du beffroi. Elle sait où est la chambre du carillon-neur, elle y trouvera son frère sûrement bien que les cloches se soient tues. Personne! Eperdue, Yanna se traîne jusqu'à l’énorme échelle, la gravit, prend le dernier escalier, atteint la platte-forme...

Soudain, un cri puissant, un cri d’homme affolé. Que se passe-t-il? Fred, décidé au suicide vient d’apercevoir sa sœur engagée sur un étroit couloir de pierre dont le parapet n’existe plus. Un pas de lus et Yanna va s’écraser au pied dé l’édifice, red lui crie de ne plus faire un pas, descend vers elle, la met en sûreté, puis s’en vouloir entendre ses prières et supplications, il repart vers le bord du gouffre, vers la mort.

« Je suis un voleur et un assassin! hurle-t-il. « Mais non », dit une voix, « Neel est vivant et te pardonne ». (

Laura après avoir trouvé, elle aussi, l’effrayant billet s’est précipitée au beffroi. Et Fred, anéanti, se laisse emmener par sa sœur et par sa fiancée.

Et cette simple histoire, toute frémissante d’amour, de passion et de bruit d’ailes, qui faillit sombrer dans le drame et la mort, se termina par un soir musical et doré au chant du Carillon des fiançailles, sur les douces eaux du « Lac d’amour ».

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Musette, richement entretenue par M. Saint Phar, se souvenait pourtant du beau temps passé avec les Bohèmes.

Réveillons! réveillons!

Mais après, la vie reprend, la vie rude et cruelle aux mansardes sans fèu, aux logis sans pain, aux .hommes sans une situation laborieuse qui 'leur donne de quoi vivre, La vie reprend sinistre et grave.

Il y a bien l’amour!

Quand on est deux, n’est-On pas heureux dans une mansarde.

Quand on est deux et que la vie est dure, l’amour a beau faire. C’est une lampe sans huile. Elle éclaire un moment. Elle jette en fumant ses flammes vacillantes. Puis c’est la misère et la faim, et les querelles pour, des riens, et les tentations basses pour la femme, et les jalousies âpres de l’homme.

Ce matin-là, Mimi, s’éveillant dans sa mansarde, s’était vue seule, abandohée. Un billet, quelques mots l’avertissaient du départ de Rodolphe. Aussitôt elle s’habilla et, par les rues froides où fondait la neige de la nuit, elle s’en alla vers le cabaret de, banlieue, près de l’octroi, où elle savait que travaillaient Marcel et Musette. « Il se sera réfugié là. Il faut que je le trouve. » Et elle frissonnait d’angoisse autant que de froid sous sa petite robe de coton.

Pauvre Mimi!

Elle reconnut le cabaret à son enseigne: « Le Passage de la Mer Rouge », et au-dessous, ces mots: « Au Port de Marseille ».

Depuis un mois, Marcel et Musette vivaient là; lui, peignant la boutique, ornant les murs de beaux pioupious couronnés de lauriers et de grisettes levant la jambe pour la danse; elle, chantant son répertoire de couplets tmou-

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mix el de refrains hardis que des clients de passage récompensaient de quelques sous. .

Marcel ôtait sur le seuil.

— Il est là? demanda Mimi.

— Oui, répondit Marcel. Il est là. Il est arrivé dès le patron-minette s’affaler sur un-banc où il s’est endormi.

— Hélas! confia Mimi, il m’aime et me torture. Tout lui déplaît, un mot, un geste, un rien, tout lui est matière à jalousie. Même pendant la nuit, croyant que je dors, il se penche, sur moi pour épier mes rêves et surprendre sur mes lèvres un nom qui ne soit pas le sien. Une vraie torture, vous dis-je, Marcel, une vie impossible! Que faire? Oui, venez à mon aide.

— Vous séparer. '

-— Eh quoi! c’est là le remède! le seul remède!

Un accès de toux secoua la malheureuse.

— Quoi! vous toussez! reprit Marcel. Allez, rentrez chez vous. Je vais lui parier et dès ce soir, je vous reverrai.

Il poussa Mimi vers la ville, la regarda un moment s’éloigner, courbée déjà, à la manière des poitrinaires que la mort guette, et se retourna vers le cabaret pour aller éveiller Rodolphe. Mais celui-ci paraissait en ce moment sur le seuil. Et ni l’un ni l’autre ne vit une ombre noire qui revenait en longeant les murs se cacher près du cabaret et se penchait pour les écouter, et de ses mains ouvertes sur sa pauvre poitrine, semblait s’arracher le cœur. C’était Mimi.

Les deux hommes parlaient.

— Certes, disait Rodolphe, me voilà sage. Je vais quitter Mirai. Parfois déjà j’avais cru mort mon pauvre cœur. Mais une larme, un sourire, le réveillait. Je ne peux plus. J’aime Mimi par dëssus tout. Je l’aime et j’ai, peur. Ces querelles que je lui cherché, ces jalousies que je lui montre, c’est pour la détacher de moi. J’ai peur. La pauvrette est si malade. Ne l’as-tu iras entendue tousser? Une toux déehi-'liante qui lui laboure la poitrine. Hélas! c’est la. mort qui la tient à la gorge. L’âtre est sans feu dans la mansarde où le vent s'engouffre. L’hiver est entré, s’est jeté sur ce pauvre corps de Mimi. lui a enfoncé .dans lè sein son cou-

Scènes orageuses entre Musette et Rodolphe.

Marcel rencontre Musette par une soirée triste et-froide.

teali glacé. Et c’est moi qui suis cause de .cela et de ce mai inexorable qui la tue..C’est moi, puisque je ne lui ai pas fourni, par le travail, le pain et le feu et le calme.

— Tais-toi, tais-toi, protestait Marcel, effrayé de l’exaltation de Rodolphe.

Mais en ce moment Mimi sortit de l’ombre et vint tomber dans les bras de son ami.

— Rodolphe! qu’entends-je?. Est-ce vrai que je vais mourir?

— 'Non, non, reprit le poète, n’en crois pas mes larmes. J’exagérais. Je fatale. Tout m’effraie. Depuis des jours et des jours, je vis dans l’angoisse.

— Je m’en irai donc, dit la pauvre fille. Je le laisserai. Je retournerai dans ma petite chambre sous le toit. Laisse. Laisse-moi. Tu rassembleras dams les tiroirs tous mes petits riens, mon bracelet d’or, mon petit livre de messe, ma bague d’argent à turquoise, et demain, dès demain, je les ferai reprendre. Adieu!

— Quoi! mignonne, nous séparer? Vraiment?

— Sans doute. Cela vaut mieux.

— Bientôt viendra le printemps. J’ouvrirai ma fenêtre, là-haut, tout près, du «iel et je verrai l’azur se remplir des clartés jeunes et les nuages roses déplier leurs écharpes, et les oiseaux qui volent sur les toits de Paris. Au printemps on n’est jamais seul. On a. les fleurs...

—- El. les sources.

— Et les brises. .

— Et toute cette joie éparse qui donne là vie et fait sourire les plus misérables.

— Dis. Veux-tu qu’on attende les beaux jours pour se séparer?,

— Les beaux jours! soupirait Rodolphe.

Et tandis que les deux amoureux roucoulaient ainsi, incertains entre la séparation et le raccommodement, ils entendirent, soudain, venant du cabaret, les bruits d’une dispute. Marcel venait de surprendre Musette, qui caquetait avec un jeune homme. Le peintre, dans sa jalousie fiureuse, chassait Musette, qui lui répondait par des injures.

Jean BLAISE.

..oo on to-urire die notre Concours

Mercure dans sa Handley-Page

OOoo

(Suite)

Un jour, entr’autre notre illustre hôte, égaré quelque peu près des bords d une mare, vit venir à lui le plus délicieux trio de jeunes et jolies per-sonnes' qui se puissent imag inés: mais une eau bourbeuse encore que traversée d’une planche flottante, barrait le chemin vers ces beautés. Mercure est le dieu de résolutions rapides; ficher son trépied dans le bourbier, puis à l’aide de la traverse, s’approcher des trois grâces brabançonnes, ce lui sera un jeu, pense-t-il. Hélas, tout dieu qu’il est, voilà Mercure s'enfonçant dans la vase, la planche ayant cédé sous ses pas; le voilà qui bat l’air de ses jambes et l’eau de ses longs bras; Enfin, dégageant son front lisse de l’onde boueuse, il s’essaie à rat-trapper son équilibre, et appelle le triple objet de ses désirs. Mais tandis que notre amateur-cinéaste s’époumone de cris et de hoquets, et s’accroche aux bords suintants et glissants du bourbier, — ces demoiselles de rire, mais de rire 1 — O gracieuses espiègles, rieuses nymphes modernes, combien il est heureux que Mercure n’ait point de rancune. Tout vêtu de boue, son joli chapeau coquet tapissé de limon, -— il s’installe héroïquement derrière son moulin à ouvrage il tourne, tourne: encore trois candidates de plus pour l’abum d’Uranie.... ou pour le terrestre concours de Ciné-Revue!....

Mais tandis que j’achève ce rapport succint, qui retrace quelques unes des prouesses de notre hôte olympien en la bonne cité brabançonne, — voilà que les courriers se suivent et s’amoncellent à mes côtés. A peine donc avaient paru les premières notes traitant du Concours, l’impatiente curiosité de

nos lecteurs et lectrices était réveillée, et ce ne sont plus que questions insidieuses ou franches, interrogations naïves ou circonstanciées, réflexions amusées ou exclamations d’espoir et d’admiration; il s’élève de toutes ces enveloppes blanches ou teintées un désir ardent d’être fixé sur bien des points ayant trait au film La Femme belge la plus photogénique, désir qui se synthétise à peu près en les quelques demandes que voici: « Quelles sont les vingt candidates choisies; les blondes sont elles en majorité, ou les brunes; quelles sont les teintes d’yeux les plus fréquentes en Belgique; les types classiques sont-ils aussi photogéniques que les * frimousses gentilles ».

Ouais, et aviez-vous .donc cru, lectrices aimables et lecteurs impatients, que la Rédaction de « Ciné-Revue » m'eut permis de dévoiler ces petits mystères. Nenni, au film seul appartient ce privilège; calmez cependant vos impatientes al&rmes, quoiqu’il ne soit pas encore possible de fixèr de façon absolue la date de parution du film du Concours, il est cependant certain que ce n’est plus qu’une question de semaines... Je ne doute point. Mesdames et Demoiselles, que — si vous n’êtes pas parmi les vingt candidates choisies, du moins vous ne vous consoliez en faisant observer combien les traits de l’une ou de l’autre, ressemblent aux vôtres, opinion partagée par votre fiancé ou époux, et par vos admirateurs, cela va sans dire.

Le film de la Femme belge la plus photogénique sera un joyau et un triomphe pour la lauréate: quand demain des rangs de nos candidates sortira l'élue, de tous les points du monde où le film s’élabore s’élèvera cet aveu d’admiration:

« Rien ne manque à sa gloire Elle manquait à ia Nôtre ».

Le Promeneur solitaire.


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Petites Nouvelles et Échos

Une opinion de Nazimova

fort intéressante

Tout récemment, à un journaliste venu pour l'interviewer, Alla Nazimova déclarait: .

« Au cinéma, on doit vivre son personnage si l’on veut que le spectateur prenne intérêt à ce qui arrive au cours de l'intrigue. Comme dans les autres arts, la sincérité au cinéma doit tout primer. Je suis sincère devant l'appareil de prise de vues comme je l’ai été devant le trou du souffleur; et j'aime le cinéma tout comme le théâtre.

» En outre, je reconnais avec plaisir qu'au cinéma on peut parfaire tout à loisir son interprétation d’un personnage, tandis qu’à la scène, il n’y a plus à revenir sur un jeu de scène sur une tirade, une fois qu'on les a livrés au public. Pour ma part, je n’hésite jamais à recommencer toute scène que je sens pouvoir parfaire si peut que ce soit. Evidemment cela entraîne à une consommation de pelliculle qui peut paraître excessive à première vue. Mais au total cela fait tant pour le renon de l’artiste qui se montre si difficile envers son propre travail, que la compagnie à laquelle j’appartiens, entre autres, ne m’a jamais reproché l'amas de pellicule que je laisse forcément de côté. »

Maurice Costello

revient

Voilà bientôt dix ans que Maurice Costello n’a plus « tourné ». Or, nous sommes informés de ce qu’il a recommencé l’exercice de son art. Serait-ce la nostalgie?

Restons Français!

De M. Jean Chataigner dans Le Journal:

La plupart des grands directeurs des firmes américaines profitent de la période d'été pour visiter .Paris. Plusieurs d'entre eux se sont livrés à des confidences qui ne manquent pas d’intérêt.

A ceux qui les interrogeaient, les businessmen ont d’abord vanté leurs productions, qu’ils considèrent comme les meilleures du monde entier, les plus propres en tout cas à satisfaire les goûts de tous les publics.

« Les réalisateurs français, disent-ils, ont le grand tort de ne pas vouloir produire de films internationaux. Les spectateurs de chez nous ne prennent aucun plaisir à voir ce que vous éditez Les Allemands, plus pratiques, exécutent de véritables articles d’exportation.

» Quant au reproche que vous nous faites d’emprunter vos romans célèbres et de les adapter, en prenant avec le texte des licences exagérées, qous ne le prenons pas au sérieux. Il faut, de toute nécessité, que nous traduisions sur l’écran certaines

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parties seulement, que nous en supprimions beaucoup d’autres, et si l’illustration ainsi comprise vous semble incomplète, si elle vous apparaît comÄie la carricature insupportable et audacieuse du livre, cela ne saurait jamais nous émouvoir. »

Ces étranges aveux entraîneront-ils les metteurs eh scène français à imiter les Allemands? Il faut espérer, quelles que soient les légitimes préocu-pations commerciales de chacun, que personne ne sacrifiera sa conception, ses qualités et son talent à des exigences de boutique.

D’ailleurs, à l’exception de certains films, cinq ou six par an, la grande majorité ne serait pas d’une valeur exceptionnelle, sans le concours d’une figuration nombreuse.

La belle-mère de M. Coolidge

Le cinéma est fort en honneur dans les sphères officielles des Etats-Unis. Nous n’en voulons pour preuve, que la lettre adressée par la belie-mère de M. Coolidge, l’actuel président des Etats-Unis, à une compagnie de cinéma d’Amérique. Mme Coolidge avait assisté à la projection d’un film où la belle-mère était célébrée et magnifiée, et dans sa lettre elle disait son espoir de voir un jour la belle-mère avoir une journée annuelle, au cours de laquelle son rôle d’amie du jeune foyer, de conseillère serait démontré et honoré.

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