Programme de 1 à 5 juin 1924



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#665

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Ce q.u.e nous verrons sm.r l’écran q—

“ BROADWAY „

New-York. — La grande métropole avec ses immeubles trouant les nues — et Broadway.

Voilà la scène de notre drame qui commence à Green Vale, une petite ville dans la partie supérieure de l'Etat de New-York. Dans ce hameau paisible, vivent Thomas Drake, fils d’un pasteur et Irène Marley, une jeune fille, belle, dont l’âme est profondément sincère.

Malgré sa jeunesse. Thomas connaissait déjà

la signification du mot: Amour.... ce mot, est devenu la raison de sa vie.

Un dimanche matin, pendant que Irène, chantait au chœur, le jeune homme comprit qu’il l’aimait. Le lendemain, il lui dit son amour en lui mettant au doigt une bague: « Portez-là toujours, Irène, sans jamais vous en défaire. »

Quelques semaines s’écoulèrent.

Dans l’église, Irène chantait et Tom l'accompagnait à l’orgue.

Un auto s’arrêta sur la route.

. Randall Sherrill, le fameux dramaturge new-yorkais, en descendit accompagué de son amie (la dernière! ) Jenay King, une étoile de la comédie musicale.

Cette femme avait connu le Mal trop tôt et le Bien trop tard.

L’attention de l’auteur est attirée par un chant mélodieux. Il écoute émerveillé et entre dans l’église.

Poli, élégant, beau phraseur, gentleman parfait il se présente à Irène et à Thomas.

S'adressant pat ticulièrement à Irène:

— « Mademoiselle, il est dommage, qu'avec

une voix si belle vous ne soyez pas à Broadway. Demain, j'ai une audition à mon théâtre. Voulez-vous y venir?

Irène accepta. Tom refusait de dire quoi que ce soit afin de ne pas influencer sa fiancée. Il se résignait eu silence alors que celle-ci le priait de l’aider à solutionner cette question, la plus importante qu’elle eût jamais à résoudre.

Broadway scintille de lumières et d’ors. C'est la joie. Le Carnaval sans fin. Irène, depuis trois mois est devenue une toute autre jeune fille.

Femme, aujourd'hui, elle veut être adulée, flattée. Elle est partie pour conquérir le Succès... elle veut se le réserver.

Entretemps, Randall Sherrill, amoureux d’Irène,


pour sa beauté et son innocence, choses rares dans son milieu, abandonnait Jenny King-.

Maintenant parmi les réclames lumineuses de Broadway se trouvait le nom d'Irène.

Un de ses rêves était accompli et l’autre... oublié!

Sherrill, ce soir-là proposa à Irène de l’épouser; après avoir réfléchi celle-ci acquiesça à sa proposition.

Deux heures plus tard elle était « Madame Sherrill ».

Jenny King-, folle de rage et de jalousie, télégraphie à Thomas: Si vous n'avez pas oublié Irène Marley; venez de suite, elle court les plus graves dangers. 0

Et Thomas courut vers la gare.

Le drame se précipite.

Le jeune homme arrive à l'appartement de l’auteur dramatique.

Une querelle éclata entre les deux hommes. Combat... coup de révolver... et derrière un rideau s’écroule Jenny King, mortellement blessée.

Sherrill est cause de la mort de sa dernière amie/ cependant il accuse Thomas d’être le meurtrier. L’Attorney du District fait comparaître Thomas devant les Assises.

Sherrill affirme sous faux serment que le jeune homme est coupable. Le témoignage seul d’Irène est, seul, en sa faveur.

Mais dans l’État de New-York il y a une loi qui défend à une épouse de déposer pour ou contre son mari. Irène est rayée de la liste des témoins à décharge et Thomas est condamné à être électrocuté à Sing-Sing.

C'est dans la salle d'exécution de cette vieille prison que le drame atteint son point culminant.

Après une course passionnante entre deux locomotives, — l’une portant Irène en possession d’un confession écrite par Sherrill et qui sauvera là vie de l’homme qu’elle aime, et l'autre portant le parjure — Tom est sauvé à la dernière minute.

Un train arrive en sens inverse sur la voie unique, . une collision formidable dans laquelle périt Sherrill.

Dans la paisible bourgade, Thomas Drake et sa femme connaîtront encore des jours heureux.

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Pierre le Grand

La fortune de Catherine continuait sa marche ascendante.

Dans l’affaire d’Alexis, elle avait sans doute laissé agir,'excité peut être, la colère furieuse du Réformateur qui était en même temps un justicier implacable. Elle avait trop d’intérêt

Pierreen vint souvent à lui çacher les châtiments qu’il ordonnait.

La fin tragique d’Alexis faisait de Catherine' la mère de l’héritier présomptif de la couronne.

Pierre lui donne le titre’ d’impératrice, qu’elle ne possédait pas encore. Le Synode et

La première épouse de Pierre le Grand dut prendre le voile.

à la disparition du prétendant au trône pour risquer de se perdre en essayant de le sauver.

Ordinairement, elle agissait autrement.

Elle avait été serve, elle avait connu les misères de la vie. Cela lui avait fait une âme pitoyable. Bien souvent, en effet, elle fut auprès du justicier farouche l’intercession de la pitié, obtenant des pardons, songeant sans doute que tous ces pardons obtenus'lui ferait plus facilemeni pardonner son élévation.

ie Sénat réunis, le 23 décembre 1721, en décidèrent selon la volonté du maître.

Deux ans plus tard, l’ancienne servante était couronnée publiquement.

. Cette cérémonie fut des plus brillantes. Une couronne magnifique, ornée de diamants et de perles, avec un énorme rubis au sommet, lui fut offerte. Elle coûtait un million et demi de roubles. La robe, venue de Paris, coûtait quatre mille roubles. Pierre déposa lui-même

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6 la couronne sur la tête de sa femme agenouillée, qui pleurait et voulait embrasser les genoux du Tsar.

C’était le capitule.

Un an après, ce fut presque la roche tar-péienne.

Au retour d’une excursion à Revel, Pierre avait été averti d’une intimité suspecte qui s’était établie entre Catherine et un chambellan à son service, le jeune et beau William Mons.

Ce Mons était un frère de l’ancienne favo-. rite.

Depuis longtemps déjà il était dans les meilleurs termes avec l’impératrice. Et on peut s’étonner que Pierre ait été averti si tard. La rajson en est que la violence du tsar faisait régner dans son entourage une véritable terreur. On se sentait espionné de partout, exposé par conséquent aux tragiques colères

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du maître. On se gardait donc le mieux que l’on pouvait. Et Pierre ne savait plus ce qui se passait chez lui.

Averti par un bas dénonciateur, le tsar n agit pas avec sa promptitude habituelle. Il dissimule.

Le 20 novembre, il rentre au palais, soupe avec l’impératrice, comme de coutume, s’en-tietient plaisamment avec Mons lui-même. Mais à 9 heures, il envoie tout le monde coucher et fait arrêter Mons.

On dit que Pierre se constitua lui-même son geôlier et son bourreau.

C’était bien dans sa manière.

Dans les interrogatoires, le nom de Catherine ne fut prononcé ni par le tsar, ni par Mons. Celui-ci, stoïquement, couvrait l’honneur de sa maîtresse en prodiguant des aveux d< concussions et autres peccadilles.

11 fut exécuté le 28 novembre.

Catherine, au milieu de cette épreuve, montra une vaillance étonnante. Le jour de l’exécution. elle affecta la plus grande gaîté. Le lendemain, le tsar la mena en traîneau, la fit passer à côté de l’échafaud, et si près que la robe de l’impératrice frôla le cadavre. Elle conserva son calme. Il s'emportait. D’un coup

de poing il brisa une superbe glace de Venise.

— Ainsi ferai-je de toi et des tiens, dit-il.

Elle répliquait sans paraître émue:

— Vous venez de détruire un des ornementa de votre demeure. En aura-t-elle plus de charmes?

Par son calme elle le domptait.

Son heureuse étoile devait remporter.

Le 16 janvier 1725, un commencement de réconciliation était observé entre les époux, assez maussade encore de la part de Pierre et peut-être simulé, mais pourtant significatif.

Aussi bien il souffrait beaucoup de la gra-velle qui allait l’emporter.

Il est mort-à la peine comme il avait vécu.

On raconte que, en route par eau pour Pé-tersbourg, et voyant à Lahta un bateau échoué et des soldats à bord dans une situation péy rilleuse, il se porta à leur secours, et ayant de l'eau jusqu’à la ceinture, parvint à sauver l’équipage.

Il rentra avec une fièvre violente et ne se releva plus.

Catherine est libre désormais.

Il y eut chez elle, à ce moment, après ces vingt années d’un effort continu et d’une contrainte incessante, une sorte de défaillance morale.

Ses instincts reprirent le dessus.

Elle passa les nuits jflans des orgies sans nom, avec, des amants d’un jour.

« Son règne, dit un historien à qui j'emprunte bon nombre de détails de cette histoire, son règne qui, heureusement pour la Russie, n’a que seize mois de durée, équivaudra à une coupe réglée du pouvoir souverain au profit de Menchikof et des favoris de passage lui en disputant tout à tour les miettes. Et la compagne dévouée, secourable, héroïque parfois du grand Tsar, ne sera plus guère, à cette heure, qu’une héroïne d’opérette, une paysanne qu’une aventure invraisemblable placée sur le trône et s’y divertit à sa façon.»

Quant à Pierre, il fut vraiment grand par le rêve qu’il caressait et qu’il essaya de réaliser.

Non seulement les femmes russes peuvent le considérer comme leur rédempteur. Il a eu du rôle de la femme dans la famille et la société un conception assurément très haute, très éloignée de la conception barbare et orientale. très proche de l’idéal moderne.

Mais encore la Russie tout entière a été façonnée de sa main, à coup de knoute sans doute, à coup de sabre et de hache, pour une haute destinée. Il voulait agrandir son patrimoine matériel et spirituel. Il prétendait en V faire la dominatrice de deux mondes, l’occidental et l'oriental.

Mais en même temps en léguant à ses successeurs le tsarisme, c’est-à-dire des méthodes de gouvernemerp qui abrutissent le peuplé en le courbant sous un joug de fer, il a préparé les réactions sentimentales, les grands retours de la conscience populaire, qui vient de sombrer dans le bolchevisme.

Jean BLAISE.

Ce que nous verrons - - sur l’écran - -

Forgive and Forget

Forgive and Forget est l’appellation originale de cette production, et l’on ignore le titre qu’elle prendra en débarquant sur les marchés belge et français. Quoi qu’il en soit, c’est un film Universal digne d’être cité parmi les meilleurs — et ils sont légion — que nous présente la Grande Compagnie Californienne Universal.

Le scénario des mieux construit, incita les metteurs en. scène à confier l’interprétation à des artistes de marque, tels que Estelle Taylor, Pauline Garon, Philo Mc Culough, Joseph Swickard, Wydham Standing, Raymond Mc Kee, Vernon Steele et Lionel Celmore. Ces acteurs, dont les succès ne se comptent d’ailleurs plus, réalisèrent parfaitement la tâche qui leur éfcit confiée, et voici le récit filmé qu’ils aidèrent à porter à l’écran.

L’action se passe d’abord dans la résidence d’été de Mrs Caneron (Estelle Taylor), jeune dame dont le flirt est l’occupation favorite; sa dernière conquête est le sieur Ronnie Sears (Vernon Steele). Il

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va sans dire que ces habitudes dissipées ne sont que peu du goût du placide M. Caneron (Wydham Handing) qui tremble autant pour son honneur conjugal que pour l'éducation de sa pupille Virginia Clark (Pauline Garo i), la propre sœur cadette de son épouse. La jeune fille n’était-elle pas fiancée avec Dick Metrill et son mariage prochain?

“Déjà le collectionneur John Handing (Joseph Swickard) avait été chargé de découvrir un diamant de la plus belle eau pour orner l’anneau des fiançailles. Handing ayant montré la pierre et quelques perles de moindre valeur aux membres du Cercle, s’aperçut de la disparition de l’une d’elles. Il est vrai que parmi ces Messieurs se trouvait Blake (Philo Mc Culough), un ami de Sears; Blake avait des difficultés financières, du fait de sa vie désordonnée. Il ne faut point s’étonner qu’il subtilisât une perle...

Handing se vit bien obligé de dire à M. Caneron qu’il avait égaré une perle; celui-ci déclare que coûte que coûte on doit retrouver la

pierre, dût-on fouiller tous les membres du club. Disant cela, il remarque que Sears met nerveusement la main à son gousset, et est persuadé que le coupable vient de se trahir. Handing calme pourtant Caneron, en lui disant que la perle est de peu de valeur, et qu’il faut éviter tout scandale.

Nous voici à présent dans l’appartement qu’occupent Sears et Blake. Ce dernier demande à son camarade la raison de son trouble, et on déclare qu’il n'aurait pas voulu être fouillé par Caneron, car celui-ci aurait trouvé sur lui un paquet de lettres de sa femme. Blake conseille à l'amant de Mme Caneron de rendre ces correspondances à leur destinataire, mais le peureux préfère encore quitter la ville et tenter l’aventure à l’étranger. Pendant qu’il fait ses malles, Blake subtilise les lettres compromettantes.

Entretemps Caneron et sa femme se sont réconciliés, et un second honeymoon semble éclairer leur bonheur conjugal.

Blake téléphone à Mme Caneron, soi-disant au nom de Sears, priant


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la jeune femme de se rendre chez Sears pour la remise des lettres. L’époux aux écoutes entend sa femme dire dans l'appareil: » Dites à M. Sears qu’il peut m’attendre cet après-midi ». Puis elle sort, prétextant quelques courses urgentes.

En présence de Mme Caneron, Blake lui propose de lui rendre les lettres compromettantes. L’amante croit que Blake est le porte-paroles de Sears, et ressent un violent mépris pour ce dernier. Sears pourtant survient è l’improviste, une discussion s’en suit, la main de Blake est armée et Sears tombe frappé en plein coeur. Au même moment apparaît Caneron, qui trouve sa femme penchée sur le cadavre de son amant. Blake a averti la police, accusant le mari du meurtre, et Caneron est arrêté.

Nul autre que Blake ne pourrait éclairer la justice; la femme de Caneron ne peut témoigner, étant l’épouse de l’accusé. Mme Caneron alors essaye d’obtenir de Blake des aveux écrits, contre une somme de 50.000 livres. Il promet, touche l’argent, écrit l’aveu du crime, et glisse la lettre dans la boîte postale, mais celle-ci débordant rejette l'enveloppe. Mme. Caneron l’ouvre: elle est vide î

Entretemps pour une peccadille, Blake doit paraître devant les juges; un procès-verbal pour excès de vitesse le convoque pour le lendemain. Il ne donné aucune suite à cette sommation, et un agent se rend à son domicile.

A la vue de l’uniforme du policeman, Blake a ( peur, persuadé que Mme Caneron l’a dénoncé. Il se sauvé par la fenêtre, mais retombe de l’étage dans la rue. On le ramasse inanimé, et dans sa poche... on retrouve la lettre où il avoue son crime.

La liberté est rendue à l’accusé, le bonheur renaîtra au foyer des Caneron.

PETITES NOUVELLES

, * * Jack Holt fut fort surpris, un jour, en sortant du studio, de trouver Clarence Burton qui, chiffons en mains, lui nettoyait son automobile.

— C'est très chic, ce que vous faites là, dit Jack Holt, je vous remercie; mais pourquoi cette complaisance?...

— Ne cherchez pas, répondit Clarence Burton en agitant son chiffon, je ramasse un peu de « couleur locale! 1 ».

Son « chiffon » était une chemise neuve qu’il devait porter le lendemain dans une composition de type sale à mine patibulaire!!

« * „ Un film vraiment cosmopolite, c’est The Dawn of the East. On y trouve un danseur japonais, Michio Ito, soixante Chinois, quatre Hin-1 dous, six Japonais, un Russe, un Coréen, quelques Anglais et trois Français I! ,

, * « A Hollywood on a inauguré une exposition de chats. Parmi les lauréats figure une superbe chatte noire répondant au nom de Pola Négri. On se demande ce que va dire la grande vedette à son retour d’Honolulu, car parait-il, elle déteste les matous!!

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Je la suivis, mais non sans avoir recueilli du faux cow-boy l’invitation suivante:

—- Viens me retrouver dans le Square Central, à cinq heures. Je t’indiquerai le filon!

Nous sommes devant le studio c|e la « Metro ». Comme au « Brunton », un mur impitoyable derrière lequel on devine l’activité dune ruche. Comme au « Brunton », une porte basse avec l’inscription: « Directeur des engagements. On n’entre pas ». Mais ici, à mon grand* étonnement, on entre. Un géant roux nous a fait, d’un geste, franchir le seuil, Je m’assieds sur le bord d’une chaise et le « casting director » parle:

— Chère lady, dit-il, mille amateurs nous arrivent chaque matin de tous les points d’Amérique avec l’espoir d’être un nouveau Chariot ou une seconde Mary! Trois cent soixante-cinq mille candidats par an! Ne perdez pas votre temps un jour de plus! Retournez chez vous! C’est un conseil d’ami.

La future étoile devient blême, si blême que le « casting director » s’apitoie:

—Peut-être pourriez-vous tenter la comédie. Tirez vos cheveux à plat, ébréchez-vous les dents, habillez-vous de robes burlesques. C’est le seul espoir.

Je me retrouve dans la rue en tête à tête avec l’étoile. Dans ses yeux passe une seconde fois la lueur, mais plus violente:

— Misérable! Vous avez fait un signe au directeur! Je vous ai vu!

Le soleil californien tombe perpendiculaire, torride. Alors je comprends. Le conseil *d’un aliéniste me revient en mémoire: « Il ne faut jamais contrarier les fous ».

Theda Bara la femme Vampire ...

Je réponds d’un ton conciliant:

— Vous avez raison.

Hélas! une ombrelle se lève et retombe sur ma tête. Je n’ai qu’un parti à prendre: la fuite. Je me lance à travers champs. I-a malheureuse folle me poursuit. C’est mon premier épisode que je tourne, mais sans scéna-

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rio. sans directeur, sans objectif. Je sens le vent de l’ombrelle sur ma nuque. A la fin, je gagne de vitesse, saute un fossé, tourne trois fois autour d'un bosquet, perds la démente. Je me suis perdu moi-même dans la campagne. J’erre des heures avant de retrouver une voie, un tram, le moyen de regagner la ville. Je n’ai plus d'ambitions, je m’apprête à quitter Los Angeles, à reprendre la « malle » pour New-York» — quand, en traversant le Square Central, je suis hélé par l’ex-valet de Kalikao. qui se vautre sur un banc.

— Eh! poteau, je ne voulais pas te donner le cafard ce matin, mais les directeurs des engagements n’engagent jamais.

— Alors, pourquoi montent-ils la garde à la porte des studios?

— Pour décourager les candidats, parbleu! Le ciné a ses mystères, mais je vais les dévoiler pour toi. Viens à l’agence!

L’agence? Le faux cow-boy prononce le mot à voix basse, ainsi que les Anciens faisaient en évoquant les lieux redoutables.'

nera. Mais pour commencer, il faut commencer.

J'ai compris et je me mêle résolument à la foule malodorante. La porte du fond s’entr’ou-vre parfois et sur un mot bref, un élu, accompagné par l’envie de tous, s’en va vers cinq dollars. Je joue des coudes. J’approche. Déjà des sonneries de téléphone me parviennent. Dans la marche vers la gloire, le premier pas est fait, le plus redoutable, celui qui porte le débutant dans la salle de 'l’agence, l’agence où seuls osent pénétrer ceux qui possèdent un grand courage ou qui ont très faim.

— Hello! dit une voix derrière la cloison. Hello! Type étranger? Brun? Grand? Entendu. Vous aurez l’homme demain matin.

Le porte s’est ouvçrte. Deux yeux me fixent. Un doigt se tend vers moi.

— Mais c’est la première fois que vous venez ici? me dit l'agent, avec cette méfiance affreuse qu’on a pour tout nouveau débarqué au pays du film. Au moins, avez-vous de î’ex]>é-rience?

Les fiSurants engagés se mettent en “ligne" devant la garde-robe, où on leur remettra leur costume.

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Bien qu’une pancarte menace d'expulsion tout figurant surpris en train de fumer ou de cracher, les « extras » se tiennent médiocrement. La salle de l’agence offre un ensemble •mal élevé, mal habillé et répand une odeur de chien mouillé. Une partie de la pièce est réservée aux « ladies ». Le féminisme yankee pare de cette qualification la plus souillon des figurantes. Parmi celles-ci je cherche en vain une taille jeune, la face aux yeux clairs qui diraient: « Je suis ici parce que le septième art m’attire, parce que je crois en 'lui et en moi. »

Hélas! ce ne sont que visages de misère!

— Mais quand un metteur en scène désire garnir des salles de bal ou d’opéra?...

—1 Pour un pareil filon, répond Kalikao, fl y a les « extras » nippés qui sont en combine avec l’agent. Ceux-là n’attendent pas ici. On leur téléphone directement à leur tôle. Si ta tête revient au singe et si tu as de la frusque, peut-être à toi aussi, un jour, on ite télépho-

Je ne sais même pas ce qu’est un objectif, mais initié déjà au bluff américain, je réponds froidement:

— J’ai travaillé deux ans en France chez Pathé.

On est rassuré.

— Alors, ça va bien. Vous trouverez un uniforme au ’studio. Demain, neuf heures, chez Fox.

Le lendemain, je pénétrai chez Fox en compagnie d’une cinquantaine d’extras des deux sexes déjà vêtus de la tenue requise par l’épisode. Les hommes étaient en chapeau haut de forme ert jaquette; les femmes portaient des toilettes de ville. Les allures étaient correctes, paffois élégantes. Sans nul doute, c’étaient là les figurants à qui « on téléphonait directement ». On m’avait dirigé vers le costumier. Un uniforme m’y attendait, sans autres explications. Je le • revêtis, en me demandant ai j’étais sous cette casquette plate: chasseur de restaurant ou officier prussien en demi-solde? Dans la loge où je m’habillais, les autres extras se maquillaient devant une série de glares. Je n’avais pas prévu cette formalité.

(A suivre) Ferri-Pisani.

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Au réfectoire.

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ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA

Robin bes Bois

Avant de partir aux Croisades, Richard Cœur-de-Lion a convié tous ses chevaliers à venir déployer leur force et leur valeur dans un grand tournoi. Il a décidé de donner au vainqueur de la fête le commandement général de la Croisade. Les deux plus redoutables champions sont Guy de Gisbourne, homme ambitieux, sans scrupule, et le Comte de Huntingdon, favori du roi. Après les premières passes d’armes, Gisbourne et Huntingdon se trouvent face à face. Leur rencontre est terrible, mais Huntingdon finit par triompher.

Au milieu de foules ces réjouissances, Richard constate avec tristesse que Huntingdon, au lieu' de rechercher la présence de quelque damoiselle, préfère la société de soldats. Le Roi fait attacher Huntingdon à une colonne de pierre et déclare qu’il est prêt a doter en terres, château et écus celle qui, parmi les dames de la cour, saura toucher le cœur du noble chevalier. Toutes les belies se précipitent vers Huntingdon et lui prodiguent leur plus doux sourire. Mais... au fond de l’immense salle, le chevalier aperçoit le Prince Jean, frère du roi, et. son antagoniste de tantôt, Guy de Gisbourne, faisant violence a la jolie Lady Marian. Huntingdon se dégage de la Colonne et sauve des mains du prince la jolie damoiselle. À ce moment, un amour immense naît dans son cœur pour Lady Marian. 1] la présente au roi comme sa fiancée.

Le Prince Jean fait promettre à son sinistre ami Gisbourne, qui convoite aussi Lady Marian, de tuer Richard et de les venger de Huntingdon.

Indigné de ce qu d apprend par sa fiancée, Huntingdon veut partir en Angleterre.

Il brave l’autorité de Richard, encourt sa disgrâce... subit la prison... mais sauvegardera le trône de son Roi.

En Angleterre, il joint et devient, sous le nom de Robin des Bois, le chef d’une bande de rebelles, vivant dans les forêts et livrant aux mercenaires du prince une guérilla sans merci

Les Croisés sont en Terre Sainte... Une nuit, Gisbourne pénètre dans la tente du Roi et le poignarde, puis... part pour l’Angleterre chercher sa récompense? Mais le Roi n’est pas mort.

Nottingham est en révolte, Robin commande la place... Soudain on lui apprend que Lady Marian vient d’être enlevée du couvent, amenée au château et qu’elle est entre les mains de Gisbourne. Affolé, il se précipite au château, brave mille périls, parvient à la hauteur de la plus haute tour, juste a temps pour sauver sa fiancée. Un terrible corps à corps s’engage entre Gisbourne et Robin des Bois, ce dernier finit par briser les reins du misérable traître. Mais l’alarme est donnée, les soldats du prince pénètrent dans la tour. Robin lutte de toutes ses forces, les trois sons de cor se font entendre, ses forces l’abandonnent, il se rend. On l’amène au Prince Jean qui ordonne à 4o archers de le viser... A ce moment... un bouclier couvre la poitrine de Robin des Bois et c’est Richard Cœur-de-Lion lui-même qui vient de sauver la vie de son fidèle chevalier.

PROGRAMME du 1 au 5 JUIN

1. Marche de Rienzi....R. Wagner

(voyage)

Oliviers

. Robin des Bois....C. M. v. Weber

(ouverture)

. Douglas Fairbanks

dans

Robin des Bois

Adaptation musicale synchronique complète pour grand orchestre

PROGRAMMA van 1 tot 5 JUNI

1. Marche uit Rienzi.... ƒ?, Wagner V

tand

ie# Oi|fbesiitea

John Gilbert

dans

HÉRITAGE

HAINE

drame

De Vrijschutter....C.M.v. Weber

(openingstuk)

Douglas Fairbanks

De Vrijschutter

Algeheele en gelijktijdige muziekaanpassing voor groot orkest

>L_ chaîne

Bert Lytell

dans

LA SIRENE

ET SON

DOMPTEUR

comédie

De Vrijschutter

We zijn aan t hof van Koning Rijkaard, kort vóór het vertrek der Kruisvaarders. Graaf Huntingdon heeft zich met Lady Marian Fitzwalter verloofd, Gwijde van Gisburn ten spijt.

Naar t Heilig Land vertrekt het leger; Prins Jan, de leidsels van ’t bewind eens in handen, treedt op ais dwingeland; de haat tegen hem groeit aan.

Groot is de verontwaardiging van Lady Marian Fitzwalter, bij ’s prinsen handelingen; zij stuurt haren verloofde een bode; Huntingdon, bij ’t hooren dier gruweldaden, wil ijlings naar ’t Vaderland terugkeeren; hoe zulks evenwel gedaan zonder den Koning op de hoogte van prins Jan’s wangedrag Ie brengen, hetgeen hij als ridder en uit eerbied voor den vorst niet doen mag. Dus zal hij in T geheim naar t Vaderland terugkeeren; doch een pijl heeft hem getroffen, en hij wordt, gewond, tot vóór den Koning en Gwijde van Gisburn gebracht. Deze laatste beticht hem van schrik en lafhartigheid, en eischt de doodstraf voor zijn desertie. Doch Huntingdon weet te ontsnappen.

Vijandelijk zijn nu ook de burgers opgetreden. Zij hebben een keurbende gevornM die zich schuil houdt in de Sherwood-wouden, en nu en dan een guerilla-oorlo-g voert tegen de prinselijke troepen; het hoofd dier «dappere bandieten» is Robin Hood, niemand anders dan Huntingdon.

Terwijl de expeditie naar ’t Heilig Land wordt voortgezet...

Zekeren avond is Gwijde van Gisburn de koninklijke tent binnengetreden; hij bukt zich over de legerstede, meent met een dolkslag Rijkaard gedood te hebben, en verdwijnt in den donkeren nacht... Edoch, niet den koning, wel zijn nar heeft de moordenaar getroffen.

Intusschen heeft Robin Hood zijn verloofde bij Nottingham teruggevonden, maar de krijgslieden van den prins hebben de verblijfplaats van Marian maar al te gauw opgespoord. Jan geeft bevel Lady Fitzwalter uit het klooster weg te voeren, doch hijzelf wordt door den opstandeling aangevallen. Robin treedt zegevierend Nottingham binnen, redt nog bijtiids Marian en maakt zich meester van het kasteel. Ook heeft een vreemdeling zich hij Hood’s troepen gevoegd, die inziet dat een valstrik den dapperen kapitein bedreigt. Robin heeft den strijd na hardnekkiger tegenstand opgegeven. Daar treden vier en twintig forsche boogschutters op hem af, en hun pijlen zouden hem doorboord hebben, zoo de vreemdeling hem niet gedekt had met zijn stevig schild!

Het slot wordt stormenderhand veroverd... Dan ontdoet de geheimzinnige redder zich van zijn helm: ’t is Koning Rijkaard!

Nu heerschep vreugd en geluk ten hove en te lande, in aller harten. Dienzelfden dag worden de helden door den echtelijken hand vereenigd. Met zijn stevige vuist gaat Koning Riikaard nog op hun deur bonken, doch Mary en Robin geven geen gehoor.

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