Programme de 26 à 30 oct. 1924



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#879

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On savait que Car-melila de Corloba était la fille d’un richissime planteur de la République Sud-américaine, qu’elle était venue en France, guidée par ses fidèles amis Jack et Lucy Hodge’ pour y acheter son trousseau, quelle devait épouser bientôt à Buenos-Ayres le plus gros banquier du pays, don Pablo Mendoza, un peu barbon pour la jeune fille, mais si immensément riche que l’on concevait l’attrait de ce mariage, sinon pour la belle enfant, du moins pour son père, riche avide de nouvelles richesses.

Or, quelqu’un vint qui troubla la tête.

Ce quelqu'un, ce fut l’amour.

Carmelita, dans les grands palaces parisiens, où fréquente le grand monde cosmopolite, avait rencontré le prince indien, Rao Singh, fils de quelque maharadjah, d’un physique avenant, mais d un caractère tortueux et d'une âme obscure, comme ces âmes orientales, nourries des doctrines les plus mystérieuses du monde.

Rao Singh se mit à flirter avec Carmelita. Mais la jeune fille ne se sentait pas à l'aise sous les yeux de sphynx du prince indien.

File avait rencontré aussi un jeune ingénieur yankee, Dudley Drake, jeune homme pauvre qui cherchait fortune, non pas à la façon des chevaliers d’industrie du vieux monde, mais à la façon américaine, qui est loyale- et claire et qui, prenant le taureau par les cornes, ose lutter fièrement contre le destin et le courber sous sa loi.

Dudley Drake s’était épris lui aussi de la belle Argentine. Et il lui faisait une cour assidue et timide qui plaisait à Carmelita et ne pouvait manquer d’engendrer l'amour dans son cœur sentimental.

, — Alors, épousez-moi, disait un soir la belle jeune fille, tirant ainsi simplement la conclusion d'un long entretien amoureux.

— Certes, répondit Dudley,, c’est mon plus cher désir.

Le jeune homme penchait vers elle sa belle tête expressive et ses yeux clairs où l’amour se nuançait de respect et s’avivait d'énergie.

-r- Si vous n’étiez pas si riche, Carmelita, je vous répondrais oui, tout de suite. Nous unirions nos destinées pour une vie de lutte et de bonheur. Si vous n’étiez pas si riche...

— Cela importe certes. Je sais bien que je porte en moi une volonté de vivre et de réussir, qui trouvera quelque jour une issue heureuse. Mais si je ne réussissais pas? Si je restais

pauvre? Si je vivais des seules ressources apportées par ma femme? Non, je me mépriserais trop

— Alors, faites fortune, Dudley, et vite.

— Eh bien oui, je vais faire fortune. Donnez-moi six mois, Carmelita. Dans six mois, je serai riche et nous serons heureux, ou bien...

— Ou bien?

— Non, répondit encore le jeune homme en chassant du geste une idée mauvaise, non, je serai riche.

Quelques jours après cette conversation, la jeune fille recevait de son père l’ordre de regagner Buenos-Ayres. L’ordre était si impératif et si pressant qu elle ne pouvait qu’obéir. Il était écrit cependant que sa destinée se nouerait à Paris. Un accident fit manquer son train à la jeune fille, qui vit dans ce contretemps un signe du ciel.

Elle remonta dans sa voiture, entraîna Dudley chez un nasteur de la colonie américaine, qui


4 bénit l’union des deux amoureux. Ainsi fait l’amour.

Que lui importent les conventions des hommes! Que lui importent les empêchements et les conséquences! Deux êtres s’aiment. Le dieu mâlin les jette dans les bras l’un de l'autre.

Après, débrouillez-vous.

Ce ne fut pas facie.

Le père Corloba, furieux de cette aventure, qui était pour lui et pour son ami Mendoza une cruelle mésaventure, avait renié sa fille, l’avait deshéritée et jurait qu’il ne la reverrait jamais.

Cependant Dudley luttait sans réussir.

Bientôt le jeune ménage connut le poids de la médiocrité et presque de la misère.

Logés dans une petite villa des environs de New-York, non loin de la demeure des Hodge qui les

que dans l’angoisse. Elle voyait sa honte, rendue publique, rejaillissant sur son mari, empoisonnant toute leur vie.

Ah! qui la délivrerait de ce supplice?

— Toute ma fortune est à vous, lui disait le prince Rao Singh, qu elle venait de retrouver chez les Hodge.

Car le prince avait quitté Paris pour se rapprocher de son flirt. Il savait bien que la vie cruelle lui amènerait son heure. Il croyait cette heure

encourageaient de leur sympathie, Dudley et Car-melita souffraient en silence.

La jeune femme surtout, qui avait connu la vie opulente, supportait avec impatience cette gêne trop longue, et, par l’effet du contraste, ses désirs de confortable et de luxe renaissaient avec les souvenirs de sa vie de jeune fille.

Un jour qu’elle éprouvait la folle tentation, elle dépensa l’argent qu elle avait en dépôt, en qualité de trésorière d’une œuvre de dames patronesses.

Aussitôt la faute commise, vinrent le remords et la crainte. Si l’on découvrait ce vol! Si on lui réclamait subitement ses comptes! Elle ne vécut plus

venue, parce qu’il connaissait la gêne du ménage Drake.

— Toute ma fortune est à vous, disait-il. Promet-tez-moi seulement...

— Oh! répondit Carmelita affolée, prêtez-moi mille dollars — c'était la somme due à l’œuvre des dames patronesses — et je vous promets tout ce que vous voudrez.

— J’en tiens note, chère amie, dit encore le prince en ouvrant son portefeuille.

Il était bien décidé à jouer sa partie rondement.

Il était sûr maintenant de la gagner.

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UNE INVENTION FRANÇAISE

La Cinématographie en couleurs naturelles

£ par BAUDRY DE SAUNIER

La science et l’industrie françaises viennent de prouver une fois de plus qu’elles priment en subtilité, en ingéniosité, et même tout simplement en patience, la science el l’industrie mondiales. Ainsi notre pays, qui ne peut être Goliath, persiste-t-il à demeurer David.

L’Académie des Sciences, comme il convenait, a eu, le 10 novembre 1919, la primeur de la démonstration des procédés de M. Gaumont pour la reproduction en couleurs des sujets animés. Aujourd’hui ces spectacles chatoyants sont offerts au public.

Cette fois, « nous tenons » la cinématographie en couleurs, celle que tout le monde peut obtenir sans manipulation de colorants, directement, par simple pose. Procédés si simples en résumé que les rubans de celluloïd, d’où jaillit cet enchantement des yeux par les tonalités infiniment variées de la nature, sont de petits films classiques, en blanc et noir, identiques dans leur aspect à ceux qui sont projetés depuis vingt-cinq ans dans le monde entier.

Il ne s’agit pas d'une invention, au sens précis du mot, du moins dans la concepton générale du procédé, car le moyen de photographier en couleurs un sujet non animé fut découvert en 1868, en même temps, par deux Français qui s’ignoraient jusque-là, un poète, Charles Cros, et un savant, Louis Ducos du Hauron.

Mais il est évident que le procédé de 1868 ne possédait qu’une valeur d'indication. Il a été seulement esquissé par leurs auteurs, qui n’en pouvaient mais. D’autre part, la plaque autochrome, toute glorieuse qu'elle soit des merveilles qu’elle réalise souvent, est handicapée dans la prise des vues animées par l’opacité des grains de fécule teintés qui constituent son écran sélecteur (nous allons voir l’explication de ce terme), ainsi que par la bonnette jaune dont elle doit être accompagnée. Entre les sujets posés qu'on réalisait en couleurs il y a dix ans déjà et les sujets animés qu’on essayait de reproduire avec leur chatoiement naturel, il y avait encore à vaincre toutes les difficultés qui séparent de la vie la paralysie!

Les chercheurs avaient donc devant eux un désert, ponctué seulement de quelques points de repère. Il n'y a pas lieu ici de retracer tous les essais qui ont été tentés jusqu’à ce jour en cinématographie des couleurs. Tous ont en somme échoué, soit parce qu’ils n'aboutissaient qu’à une solution incomplète du problème, soit parce que leur solution ne réussissait qu’à titre exceptionnel et dans des mains particulièrement expertes. La cinématographie en couleur à la portée de tous, publique, demeurait à l’état de souhait. En 1912, M. Gaumont avait fait quelques démonstrations des chances qu’il avait d'atteindre le premier le but. En 1914, il y touchait presque, lorsque la guerre suspendit brutalement ses recherches. En 1919, le résultat était obtenu.

Si nous voulons comprendre facilement et nettement la teneur de ce décisif apport à la science cinématographique, il est indispensable que nous fassions partir notre raisonnement des bases mêmes du sujet. Ces bases ne spnt autres que la couleur, l’œil, et l'appareil cinématographique.

Qu'est-ce que la couleur?

On ne peut pas dire que la couleur n’existe pas, à

moins de démontrer qu'une sensation n'existe pas! Mais on peut écrire que la couleur d’un objet n'est pas une propriété qui lui appartienne comme sa forme ou sa masse.

La preuve: il fait grand jour et, sur votre table, voici un livre recouvert d’un papier que vous dites de couleur bleue. Fermez les rideaux soigneusement pour que la lumière du soleil ne pénètre pas du tout dans la pièce. Afin d’apercevoir le livre encore, allumez une lampe à pétrole munie d’un verre jaune: la couverture du livre apparaît blanche! A-t-elle changé moléculaire-ment? Ce qui a changé, c’est la nature des rayons de

La prise d'une vue.

lumière qui la frappent. La couverture en réalité n’est pas plus bleue que blanche; en variant ses éclairements, on lui donnerait successivement toutes les couleurs que l’on voudrait. La couleur est donc simplement le résultat des jeux des lumières sur les surfaces infiniment variées des corps.

Tenons-nous-en à la lumière de notre soleil. Elle est composée. Mais de quoi? Pour l’analyser — tous les traités de physique l’enseignent —- nous nous mettons dans une pièce noire et plaçons, à travers un des rayons du jour qui percent les volets, un morceau de cristal dont la section a la forme d’un triangle, et qu’on nomme un prisme: le rayon est dévié de sa ligne droite. S’il frappe, au sortir du prisme, une feuille de papier blanc, nous constatons qu’il s étale sur elle en un large pinceau, nommé spectre, qui est une admirable échelle de couleurs, commençant par le rouge, se poursuivant en


T* orangé, en jaune, en vert, en bleu, en indigo, pour se terminer en violet, à nos yeux tout au moins.

Telle est l'analyse sommaire de la lumière du j'our. Si nous voulons en faire la synthèse, c’est-à-dire la reconstitution, il nous suffit de prendre un disque, en carton par exemple, de le diviser en secteurs que nous colorons dans les teintes que j’ai énumérées plus haut, et, très bien éclairé, de le faire tourner rapidement. Le disque alors nous paraît blanc, parce que les sensations successives que nous donnent les sept couleurs primaires se fondent en une seule, celle-là même que nous procure la lumière du jour.

Newton ne voyait dans ce spectre que ces sept coule 1rs; peu importe ici que, depuis lui, les physiciens en aient dérouvert là quantité d’autres. Newton soutenait

aussi, et les expériences modernes ont prouvé l’exactitude de sa théorie, que la lumière vient frapper les corps à la façon d’une mer aux ondes infiniment variées dans leur longueur (d’où les variations des couleurs), et avec des effets qui diffèrent essentiellement selon la nature de la surface des corps sur lesquels elles déferlent.

Tout d’abord, s’ils sont polis, l’onde se < réfléchit » dans une direction donnée. S’ils sont mats, l’onde se - diffuse > en tous sens, comme une vague au choc se uansforme eh brouillard et arrose au loin tout ce qui l’avoisine. C’est ainsi que le soleil, même caché derrière les nuages, éclaire les corps qu il n’atteint cependant pas en ligne droite; et que ces corps font rebondir dans nos yeux des rayons, donc sont vus de nous.

Mais surtout Newton a montré qu’au choc sur un corps, la lumière subit généralement un déchet dans les éléments qui la constituent. Certaines surfaces, amortissent totalement certaines ondes nécessairement la lumière qu’elles renvoient alors à nos yeux ne renferme plus ces ondes détruites, et nous ne sommes plus atteints que par les rayons qui ont survécu. Par exemple, si un corps étouffe toutes les ondes qui donnent six couleurs primaires, sauf celles du rouge, les rayons du rouge pénètrent seuls à travers notre iris, et nous déclarons que ces objets sont rouges. Un corps qui ne détruit aucune onde, qui par conséquent diffuse autour de lui intégralement la lumière qu’il reçoit, est blanc. Inversement, si les ondes lumineuses viennent périr toutes à sa surface, il est noir.

Dans la réalité, il n’est pas de couleurs qui possèdent cet absolutisme, cette pureté. Le blanc lui-même, par exemple, a des variations de tons indéfinies et indéfinissables, qui comportent du rouge, du vert, de l’orange, du jaune en quantités plus ou moins grandes. Les gammes, les teintes, les modalités infinies de couleurs proviennent des modalités, infinies aussi, des surfaces des corps, des modalités infinies des rebondissements qu’elles infligent aux ondes. Ainsi que l’a dit Tyndall, la couleur n’est pas due à la matière: elle est seulement « le résultat du traitement que subit la lumière ». |

La révolution de 1868 consista en une importante simplification. Cros et Ducos du Hauron démontrèrent que, dans la pratique, pour reconstituer la lumière blanche, il n’est pas nécessaire d’employer les sept couleurs primaires révélées par le spectre, mais trois teintes seulement; le jaune verdâtre, le rouge orangé, le, bleu violet. Ne dessinez plus sur le disque de carton que trois secteurs au lieu de sept; teintez-les chacun d’une de ces couleurs; faites tourner, et votre œil verra du blanc.

Le principe de la trichromie (les trois couleurs) était posé, qui devait, quelques années plus tard, donner naissance à un procédé de reproduction des couleurs par la typographie, et aujourd’hui à la remarquable application que nous analysons ensemble ici.

Qu'est-ce qu’un œil P Maintenant, parlons vite de nos yeux, car, si nous ne nous remettons pas en mémoire leurs caractéristiques essentielles en la matière qui nous occupe, notre lanterne sera bien mal allumée.

Le globe de l’œil est une véritable chambre noire d’appareil photographique. A l’entrée, un diaphragme, l’iris, dose la quantité de lumière qui y pénètre; à l’entrée encore, un objectif, le cristallin, fait la mise au point en fonction de la distance à laquelle se trouve lé sujet regardé. Au fond, une véritable plaque sensible tapisse la chambre, la rétine, formée par des myriades d’éléments infiniment petits, terminaisons de filaments nerveux impalpables dont ‘la réunion forme, s’enfonçant dans le ceiveau, le nerf optique.

Dans l’anatomie si curieuse de l’œil, que nous ne pousserons pas davantage, retenons deux détails qui concernent au premier chef notre étude.

En premier lieu, le célèbre physiologiste des sensations, Helmotz, soutenait en 1859 (d’ailleurs mis sur la piste par les travaux de l’Anglais Young, de 1820) que chacun de ces petits éléments de la rétine renferme trois fijaments qui, chacun, vibrent en harmonie avec des ondes seulement d’une longueur précise, les ondes d’une des trois couleurs fondamentales, et qu’ainsi se peignent au sein de notre écorce célébrale, les merveilleux tableaux de la nature. Sans en tirer de conclusions, constatons que, dans son Cours de Physiologie, le professeur Mathias Duval a pu écrire qu’aujourd’hui on donne à cette histoire de véritables bases anatomiques .

i.a projection d'une vue.

Ce fut une époque bizarre que les mois qui précédèrent la grande révolution. A Rennes, comme dans 'es autres villes de France, il y avait eu quelques échauffourées, des émeutes vite réprimées de paysans et d'ouvriers, que des orateurs populaires excitaient contre les nobles et qui s’en allaient hurler devant les grilles closes des châteaux.

Pourtant, on n’oubliait pas le plaisir. On organisait des bals champêtres à l image de ceux que donnait Marie-Antoinette en son hameau du Petit Trianon. On festoyait largement, dans une sorte de fièvre, en répétant parfois le mot célèbre de Louis XV:

Une nouvelle troupe de comédiens s’était fait applaudir pendant de longs mois au théâtre de Rennes

où elle avait joué tragé- ....

dies, comédies, proverbes,

farces, tout le répertoire. Et ce soir, pour la représentation d’adieu de Scaramouche, nobles et vilains s’étaient pour ainsi dire donné rendez-vous. Aux loges brillaient les toilettes'luxueuses des marquises poudrées. Au parterre s’effaçaient les robes

sombres des femmes du peuple. Mais ici et là, les physionomies vivaient ardentes, allumées par la fièvre du spectacle.

Or, pendant que se déroulait la pièce, une comédie picaresque, pleine de verve drôle et bouffonne, un drame agitait le .cœur de Scaramouche.

11 était là, dans la coulisse, affaisé sur un tabouret de bois, regardant tantôt dans la salle la loge des Kercadiou, où il reconnaissait le marquis de Latour penché sur la belle épaule de la jeune et charmante Aline, tantôt sur la scène, où Climène, la jeune première faisait des grâces et lançait des œillades dans la direction du marquis. Toute sa vie amoureuse était là entre ces deux femmes.

Il avait aimé Aline de Kercadiou. 11 avait osé, lui, plébéien de race, mais à lame fière et capable de • grandes choses, lever les

.... yeux sur la jeune fille

noble; il avait osé des aveux qu’on avait écoutés d’abord avec bienveillance, — car il était beau, le coquin; puis le marquis de Latour s’était présenté et, parce qu’il était marquis sans doute, avait plu. Lejeune plébéirt, la rage au cœur, s’était, dès lors


volage. Or ce soir, il venait d’apprendre que Climène aimait le marquis de Latour Par le même homme, il perdait Climène après avoir perdu Aline. Là, dans la coulisse mal éclairée, sa face devenait plus pâle, son costume plus noir, son coeur plus triste.

— Scaramouche, en scène, dit la voix du régisseur.

L acteur parut s éveiller, ne fit qu’un bond. Mais au lieu de s’adresser à Climène

jeté dans les bras de l’émeüte. Il avait dirigé certains assaut révolutionnaires. Puis, devant la repression, il avait fui, s’était engagé dans une troupe de comédiens, et sous la figure pâle et le costume noir de l'emploi, il était devenu l’amuseur de ce peuple qu’il avait d’abord soulevé.

Et comme son cœur éprouvait un ardent besoin d’amo\,ir malgré tout, il avait courtisé Climène, la jolie Climène, dont il croyait fixer la sensibilité légère et


10

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comme l'exigea l'action, il se tournait vers le parterre et, en termes incendiaires, il dénonça les crimes des nobles, l'odieux des privilèges, les souffrances du peuple, l'esclavage des paysans et des ouvriers.

Ce fut d’abord une stupeur.

Aline de Kercadion, debout dans sa loge, regardait de ses pleins yeux le jeune acteur, si beau dans sa colère. Le marquis de Latour frémissait. Mais les gens du peuple, parmi lesquels se trouvaient les émeutiers de la veille et de l’avant-veille, s’échauffaient, montraient le point aux loges, cherchaient des armes.

La représentation se termina dans un tumulte indescriptible et la fièvre gagna les rues de la ville d’où les nobles durent s’échapper sous des déguisements.

Envoyé à Paris comme représentant du Tiers, il fut des plus actifs à réclamer les droits du peuple souverain et, quand quelque aristocrate bretteur avait exécuté en champ clos un député du Tiers trop éloquent, André qui était devenu imbattable au fleuret ou à l’épée, provoquait le vainqueur en duel et le tuait.

Il trouva l'occasion de provoquer le marquis de Latour, député de la noblesse.

La veille de la rencontre, il trouva chez lui Aline de Kercadion et sa marraine Madame de Plougastel.

Il crut comprendre.

- Non, André, lui dit alors celle qu’il avait aimée, non, je ne viens pas sauver le marquis. C'est vous que j'aime, André. Mon cœur a reconnu son véritable sentiment. Si je viens vous prier de renoncer à ce duel, c'est que je ne veux pas vous perdre une seconde fois. Le marquis est une bonne «me. 1! vous hait. J’ai peur.

André n’en croyait pas ses oreilles.

Tout son cœur se fondait à • cet aveu qu’il avait tant espéré jadis et qu'il n’espérait plus.

— Chère Aline, répondit-il, je ne puis reculer. Ce serait la fin de mon, influence à l'assemblée. Soyez tranquille. Je suis assez fort maintenant pour vaincre le marquis. A cause de vous, je ne le tuerai pas; je le blesserai seulement de manière à l'écarter de l’assemblée.

On sait comment par les fautes de Louis XVI et

surtout de son entourage, les évènements politiques se précipitèrent plus fâcheux les uns que les autres pour la royauté et pour les nobles.

Le peuple envahissait les Tuileries, insultait le roi et la reine jusque dans leur palais, donnait créance à toutes les légendes répandues par les ennemis de la cour et de Marie-Antoinette. (Des bandes révolutionnaires assaillaient les hôtels des nobles, pillaient, massacraient sans merci. De Paris, le mouvement se propageait jusque dans les pluy lointaines provinces, où toutes les haines accumut lées pendant des siècles éclataient soudain, n’épargnaient ni les vieillards, ni les femmes, ni les enfants.

André craignait pour Aline.

Aussi, muni des pleins pouvoirs que lui avait délégués Danton, il était parti pour Kercadion avec quelques amis fidèles.

I! arriva au moment où la populace allait assiéger le château.

Le marquis de Latour, les vêtements déchirés, avait échappé avec peine a ses paysans déchaînés et cherché un refuge à Kercadion.

— Ecoutez, disait Madame de Plougastel, à André-Louis Moreau quelle avait entraîné seul dans son oratoire, écoutez. Devant Dieu que j’ai si souvent prié ici, je vous dois une révélation et un aveu. Vous n'avez jamais connu vos parents. Moreau est un nom emprunté aux pauvres gens à qui Ton a confié votre enfance. En vérité vous êtes mon fils. Votre père est le marquis de Latour, que j’ai laissé dans l’ignorance de sa paternité. C’est de lui que vous tenez votre âme ardente, votre sensibilité vive, votre courage. Hélas! aujourd'hui le père et le fils se trouvent dans des camps «nnemis.

André se taisait.

Aline entra dans l'oratoire.

Elle souriait au jeune homme, d’un sourire confiant et lumineux, comme si, lui présent, le danger avait disparu.

Il tendit les bras aux deux femmes qui vinrent se blottir sur sa poitrine.

— Ah! vous deux du moins, je vous souverai, et nous irons confier à quelque retraite ignorée le soin de notre bonheur et la joie de notre amour.

Jean BLAISE.

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(Voir début ptige 4)

La fortune tourna. Dudley avait enfin réussi. Il venait de conclure une affaire qui le couvrait d'or. Radieux, il l’annonça à sa femme, dont la joie fut si vive que Dudley s’en étonnait.

— Tu tiens donc tant que cela à la fortune (

— Oh! si tu savais, se contenta-t-elle de répon-re.

Le lendemain, Carmelita retrouvait Rao chez les Hodge et lui remettait un billet de mille dollars. Mais le prince avait compté sur une autre récompense.

— Non, non, c’est toi que je veux, Carmelita. C'est pour te posséder quelques instants dans mes bras que je t’ai suivie, que j’ai épié ta vie, que je t'ai sauvée de la gêne et de la honte. Tu ne m’échapperas pas. Me rembourser! Ce n’est pas de jeu. Je ne veux pas. Je ne veux pas.

Au comble de la passion jalouse, Rao Singh se précipita sauvagement sur la jeune femme. Carmelita, surprise, tomba sur le divan proche. Mais se ressaisissant aussitôt, elüe se débattit, s'arracha aux mains féroces de l’Indien, s’empara d’un revolver oublié là sur un guéridon, et comme Rao, les yeux injectés de sang, vouluit la reprendre, elle tira sur le jeune homme qui s'effondra blessé sur le tapis.

Comment Dudley s'accusa de cette tentative de meurtre, afin de sauver sa femme de la flétrissure, commclit les juges sévères refusèrent d’acquitter le meurtrier, comment Carmelita, frémissante d'amour et d’énergie, se leva alors au tribunal pour avouer toute la vérité, on devine ce que fut ce drame et pour Dudley et pour Carmelita,

En fin de compte tout rentra dans Tordre.

Rao Singh, poursuivi" par les huées du public, s’enfuit, quitta le pays.

Dudley et Carmelita, riches désormais, ne connurent plus que des jours heureux, pleins de joie et de tendresse.

Et ce fut encore une fois le triomphe de l'amour, maître des hommes.

Jean BLAISE.

Un couple heureux!

M. et Mme Harold Lloyd ont eu la bonté de nous faire un convoi spécial de photos aimablement dédicacées.: nous, nous sommes plu à reproduire celle qui nous paraissait la plus intéressante pour nos lecteurs,

puisqu’elle leur permet de faire connaissance — de visu — avec la délicieuse compagne du populaire “ Lui Au cours d’une prochaine causerie, consacrée au brillant protagoniste de Monte la d’sus, nous ne manquerons pas d’insérer encore d’autres portraits du sympathique héros, une surtout qui le montre — phénomène rare — l’œil nu, dépourvu des classiques lunettes qui n’ont pas peu contribué à imposer son “type,, à l'attention des cinéphiles de partout.

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Il e«t accordé 5 " <• d'escompte, pour le paiement au comptant à la fourniture des volumes.

EDITIONS NILLSON - PARIS EN SOUSCRIPTION POUR LA BELGIQUE A LA LIBRAIRIE FRANCO-BELGE, 42, RUE VANDERST1CHELEN, BRUXELLES

LA DANSE

Par le Professeur PETER’S

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Le Pox-Trotf - La Scotlisch espagnole - Le Shimmy - La Java.

!La Valse - La Valse hésitation - Le Boston - double et triple Boston.

I Tango I Step.

Le Jazz

Le One-

IY t Le Paso-Doble - le Two-Step -[ Les Pas de Fantaisie du lango.

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4 VOLUMES RELIÉS TOILE

Reproduction réduite des volumes Format 16 x 25

POUR DANSER A LA PERFECTION

Les Danses dites modernes ont été, à leur apparition en France exaltées par les uns, dénigrées par les autres.

Petit à petit elles ont eu la faveur de tous les milieux, elles sont entrées dans les mœurs, elles ont non seulement conquis Paris, mais aussi les plus lointains villages.

C’est au point qu’il est devenu difficile d’assister à une réunion amicale ou de fréquenter le monde sans s’y ennuyer si l’on ignore le» danse» nouvelles.

On a, d'ailleurs, admis que ces danses aux noms exotiques n’étaient pas qu’un amusement mais un sport extrêmement sain et un parfait délassement.

Encore faut-il bien danser, ne pas exagérer certains sautillements, certains déhanchements qui ne sont plus un pas harmonieux mais sa caricature. Encore faut-il s’assimiler le rythme spécial à ces mouvements langoureux ou saccadés.

Avec la méthode do célèbre Professeur Peter’s, plus rien à craindre!... On dansera avec cette grâce, avec cette sobre élégance qui permettent d’être distingué aussstlot dans une foule de danseurs comme un de ceux qui ont reçu de bons principes.

Prix de la souscription: 82,50 francs les 4 volumes.

Payables: 12,50 francs à la réception des 4 Volumes et le solde ÎO francs tous les mois.

BULLETIN DE SOUSCRIPTION à signer uniquement par personnes majeures

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'Veuillez m'envoyer "LA DANSE,, par le professeur Peters en quatre volumes reliés, au prix de

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Je paierai 12,50 francs à la réception des volumes et le solde à raison de 10 francs par mois jusqu'à complet paiement.

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Le 1924 Signature

il est accordé 5 d'escompte pour le paiement

au comptant à ia fourniture des volume».


Le Cinéma en Belgique |

Après une longue période d’inactivité le studio de la Belga-Film, à Machelen, connaît à nouveau la fièvre des jours de prise de vue.

Finie la quiétude et le silence qui furent longtemps l’apanage de notre atelier cinégraphique, l énorme hall vitré frémit tout entier de mille bruits divers qui se fondent en un seul et intense bourdon-'nement.

Tout un peuple de peintres, de tapissiers, de décorateurs s'agite et traduit son activité à grands renforts de coups de marteaux, qui scindent brutalement le ronronnement continu de la sciecirculaire.

De l’amalgamation de leurs efforts surgiront les décors, les portiques' ouvragés, les colonnes constellées de moulures fleurant bon le carton frais et la peinture à la colle.

Des réalisateurs sont venus cette année de tous les coins d’Europe et d’ailleurs, œuvrer du studio de la Belga-Film.

Ce fut d’abord, M. Benno qui réalisa avec une troupe d’artistes hollandais. Mooi Jmi/t/e van Volendam, dont on termine en ce moment les vues extérieures dans la petite ville de Vollendam, une des rares qui ait gardé intact le caractère pittoresque des vieilles cités flamandes.

Ciné-Revue a d’ailleurs consacré plusieurs pages à M. Benno et a ses interprètes.

C’est ensuite M. de Kempeneer, qui a fait brillamment sa rentrée dans le monde des éditeurs, en confiant à M. Julien Duvivier, l’auteur de la Tragédie de Lourdes, la réalisation de / Œuvre immortelle, qui sera présentée prochainement au public,

Mlle Suzanne Christy, notre vedette nationale.

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aura pour partenaires MM. Van Hoven et Jimmy O'Kelly. Un grand nombre de scènes se déroulent dans le cadre original d’un laboratoire de radiologie. Nous avons pu nous rendre compte « de visu » que Mlle Christy portait le sobre costume d’infirmière avec beaucoup de grâce. L'excellent opérateur Barreyre est chargé de la prise de vue de ce film auquel on peut prédire une, heureuse carrière.

Le successeur de M. Duvivier au studio sera M. Harry Southwell.de TAustralian Famous Players qui arrive de Palestine où il a exécuté les extérieurs de .son film Le Temple de David, reconstitution biblique à grand spectacle. Il est accompagné d’une

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nombreuse troupe d’artistes anglais et australiens. Nous aurons l’occasion de reparler de ce film.

On annonce encore l'arrivée prochaine d'une troupe Russe et Polonaise, qui serait suivie immédiatement par des artistes Hollandais.

Nos lecteurs pourront se rendre compte par ce qui précède de l’activité de bonne aloi qui règne au Studio, et nous sommes convaincus qu’ils joindront leurs vœux aux nôtres pour qu’elle soit durable et créatrice de chefs-d’œuvres dnégraphi-ques.

André J. V1LLFRS.

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La Neige sur îes Pas

En rentrant dans son hôtel de la me de Fran-queville, Marc Romenay, le célèbre architecte parisien, trouve un télégramme lui annonçant que sa femme est mourante à l’hospice du Grand Saint-Bernard et désire lui parler.

Il emmène Juliette, sa petite fille, et la fidèle gouvernante. Seul dans son compartiment, il souffre toute la nuit. 11 revil le passé: Voici, sur le côteau de Publier qui domine le Lac de Genève et où l'avait conduit le hasard de-sa carrière d’architecte, la Thérèse des premières rencontres avec ses cheveux couleur de châtaigne mûrissante et ses mélancoliques yeux de biche captive. Voici Thérèse fiancée. Voici'Thérèse nouvelle mariée faisant son entrée dans cet hôtel, construit pour elle. Voici Thérèse jeune femme, entourée, comblée de luxe. Voici Thérèse, penchée sur le berceau de Juliette. Voici Thérèse, l’été dernier en Suisse, rencontrant André Norans, cet André Norans complexe, changeant, hardi et tendre, qui lui avait donné la passion de la montagne.

Au matin, en montant en voiture à Martigny, Marc Romenay apprend, par un journal, les détails de l’accident. Thérèse Romenay et André Norans avaient voulu tenter, sans guide, l’ascension du Mont-Velan. Un névé les avait entraînés et ils avaient roulés jusqu’à une saillie rocheuse qui les avait retenus par miracle deux cents mètres plus bas après une chute dans les rochers. Trois jours et deux nuits ils avaient agonisé là. Quand les religieux du Saint-Bernard les avaient découvert, 'André Norans était déjà froid, mais Thérèse vivait encore.

A l’hospice, Marc Romenay apprend du Prieur Dornaz que sa femme est sauvée. Thérèse vivra! Thérèse vivra!... Et il retrouve au fond de lui-même une douleur qu'il connaît bien. Tl veut partir sans la revoir. Jusqu’au lendemain il erre dans le couvent sans rien pouvoir décider. Il doit écouter le récit du Père Sonnier qui a trouvé les malheureux. Tl doit apprendre le courage d’André Norans, les tortures de cette lente agonie et comment on a dû arracher les vêtements de Thérèse que la neige et le sang avaient incrustés dans sa chair.

Heures tragiques et cruelles. Que va faire Marc?

Et, quand il entre dans la chambre de sa femme, quand il voit son pauvre, visage sans beauté et les pansements qui couvrent sa tête rasée, alors il oublie la persistante rancune de son amour et de son orgueil, il oublie le pardon solennel et méprisant qu’il apportait el il dit simplement: «Ma petite Thérèse, comme lu as dû souffrir ».

Marc Romenay avait au moment du pardon atteint la cîme de ses heures déjà vécues, mais ensuite il faut redescendre, il, faut ivre. Et ta vie est

PROGRAMME du 26 au 30 OCTOBRE

La Ouêpe

(marche)

Au pays

voyage

M. Colin

ôes Alciouûtes

b/\mour jVIannequirç

comédie interprétée par

MARIE PRÉVOST

La Perle de Chicago

(Valse de l’opérette)

Syl Demars

La Neige sur tes Pas

d’après le roman de H. BORDEAUX

de l’Académie Française

Pendant la Pause

Récital pour Orgue

PROGRAMMA van 26 tot 30 OCTOBER

De Wesp

(marsch)

AI. Colin

In bet land öer Alaouaten

De Liefde JVtodepop

tooneelspel vertolkt door

MARIE PRÉVOST

De Parel van Chicago . . Syl Detnars

(Wals uit de operette)

Besneeuwde Voetstappen

naar 'den roman van H. BORDEAUX

der Fransche Academie

Tijdens de Poos

Récita al voor Orgel

Semaine prochaine à l’occasion de la Toussaint

Programme Kvetra ordiniare

Le film sensationnel

LE HARPON

Tragédie de; la Mer

Représentations publiques les

Samedi 1 nov. (Toussaint) à 8 heures. -Lundi 3 et Jeudi 6 novembre à 8 heures.

Dirnanche 2 nov. à 3 et 8 heures

plus cruelle que la mort. Thérèse se rétablit très vite. Il l’installe avec Juliette à Château d’Ox. De Paris, il fait de brèves apparitions, arrivant le matin et repartant le soir.

Et Thérèse qui aspire à vivre et que le présent absorbe n’ose pas lui parler. « Tl a cessé de m’aimer», pense-t-elle tristement. Et lui se dit: «Je l’aime et cependant... » Ainsi le- temps au lieu de les rapprocher, les sépare et ils souffrent en silence, elle de lui, et lui du passé.

Cependant Thérèse a compris que si le pardon vient de Marc, l’oubli viendra d’elle. Elle s’en va dans la vieille maison de Publier. Elle espère, elle attend tous les jours. Et Marc vient. II vient la chercher et elle ne craint plus d’évoquer le passé! Elle lui avoue, en tremblant, qü’après la mort d’André Norans, elle a cherché le morceau de pain qu’il n’avait pas mangé!... Il était dur, ses dents claquaient, mais elle voulait vivre. Et Marc lui redonne cette fois, librement, le pardon du Saint-Bernard: « Je crois en toi, Tu es ma femme».

Au Mont-Velan, la neige fraîche a effacé toutes les traces de l’accident; ainsi la vie, agissante, dure et volontaire, comme une troupe en marche et qui du passé se sert pour construire l’avenir, la vie a été plus forte que l’amour qu’elle contient.

Besneeuwde Voetstappen

Naar den roman « La Neige sur les Pas » van Henri Bordeaux BEKNOPTE INHOUD Bij de ontvangst van het wreede bericht dat zijn vrouw stervend in het klooster van St-Bernard werd opgenomen, vertrekt Mare Romenay in allei-haast van Parijs, vergezeld van zijn dochtertje Juliette en de goevernante, Mevr. Archer. De reis is voor hem een bron van onuitsprekelijk lijden: gejaagd en wanhopig snakt hij naar de bestemming, terwijl ganscti zijn liefdeleven voor hem opdoemt. Hij verneemt alhier dat zijn vrouw, op een tocht in de bergen met den dubbelzinnigen André Norans, verongelukte; hij is dood, zij werd stervend weergevonden door de broeders. In het kloosetr verneemt hij dal Thérèse gered is. Hij wil-rgeven en toch kwelt hem de duivel van jaloerschheid en gekwetsten hoogmoed. Vergiffenis schenken is hel gebaar van één stond, maar daarna gaat het leven voort, het leven, besmet met het verleden.

Het wordt de treurnis van zwijgende smart. Doch langzaam, mei haar vrouwelijke fijngevoeligheid zal Thérèse de twijfel oplossen in een herbo-• ren hoog liefdegevoel.

En lijk in de bergen de sneeuw de laatste sporen van het ongeluk heeft uitgewischt zoo zal ook het Overwinnende leven het verleden doen vergaan.


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